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Islande

Le gouvernement emporté par la crise

par  RFI

Article publié le 26/01/2009 Dernière mise à jour le 26/01/2009 à 16:57 TU

Sous la pression de la rue, le Premier ministre islandais Geir Haarde a fini par présenter la démission de son gouvernement. Les manifestations se sont multipliées ces dernières semaines pour protester contre l'impuissance du gouvernement à faire face à la crise économique qui ravage le pays. L'Islande, petit pays de 320 000 habitants au large des cotes norvégiennes, est au bord de la faillite.
Le Premier ministre islandais Geir Haarde, le 26 janvier 2009.( Photo : Reuters )

Le Premier ministre islandais Geir Haarde, le 26 janvier 2009.
( Photo : Reuters )

La pression de la rue aura finalement eu raison de la coalition en place depuis mai 2007 par le parti de l’Indépendance, de centre-droit, du Premier ministre et le parti social-démocrate. Depuis le mois d'octobre, les manifestants n'ont de cesse de réclamer la démission du gouvernement et ce, avec de plus en plus de vigueur. Ni l'annonce vendredi 23 janvier d'élections anticipées, ni la démission deux jours plus tard du ministre du Commerce, qui a reconnu sa responsabilité dans la crise économique, n'auront suffi à calmer les esprits.

Samedi dernier, il y avait encore 6 000 personnes devant le Parlement pour demander la démission immédiate du gouvernement. Jamais la foule n'avait été aussi importante depuis le début du mouvement en octobre dernier qui voit tous les samedis des rassemblements dans Reykjavik, la capitale. Avec des drapeaux islandais marqués du mot « à vendre » ou des slogans dénonçant la république bananière, les Islandais ont finalement réussi à pousser vers la sortie ce gouvernement responsable à leurs yeux de l'effondrement du pays.

Les mécanismes de la crise

L'Islande avait basé sa prospérité sur le secteur financier, et c'est ce choix qui est la cause de tous ses malheurs aujourd'hui. Avec la crise financière mondiale, les principales banques du pays se sont retrouvées à cours de liquidités, si bien que l'Etat a dû nationaliser les trois grandes banques du pays. C'était en octobre dernier. Les étrangers qui avaient massivement investi en Islande ont retiré leur argent, la monnaie islandaise a vu sa valeur s'écrouler.

Conséquence : l'inflation a grimpé à une allure vertigineuse. Elle approche les 20 % aujourd'hui. La population a donc bien du mal à vivre, et avec la crise, le nombre de demandeurs d'emploi augmente. De 4,5% au mois de novembre, le taux de chômage pourrait atteindre près de 10% dans l'année, selon la banque centrale. Pour s'en sortir, l'Islande a été obligée d'appeler le Fonds monétaire international à l'aide. Elle a négocié un prêt de plusieurs milliards de dollars. Alors que ce pays figurait parmi les plus riches de la planète en 2007, il est aujourd'hui au bord de la faillite.