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Maroc

Le code de la famille, 5 ans après

par  RFI

Article publié le 05/02/2009 Dernière mise à jour le 05/02/2009 à 10:47 TU

Enseignement du nouveau code de la famille à Mirleft dans le sud du Maroc.(Photo : Marc Burleigh/AFP)

Enseignement du nouveau code de la famille à Mirleft dans le sud du Maroc.
(Photo : Marc Burleigh/AFP)

La réforme du code de la famille en 2004, sur décision du Roi, avait suscité de nombreuses polémiques, car contrairement à l'ancienne Moudawana le nouveau code donnait plus d'autonomie aux femmes. Encore aujourd'hui cette réforme ne fait pas que des adeptes et même si les mentalités commencent à changer au Maroc, de nombreuses résistances à l’émancipation de la femme se font ressentir jusque chez les magistrats, assez conservateurs dans le royaume.

La pratique avait fait de la femme la propriété de l’homme, l’ancien code de la famille stipulait que l’homme était le seul chef de famille et que la femme lui devait obéissance. La nouvelle loi adoptée, il y a 5 ans, fait de la femme l’égale de l’homme dans la gestion de la famille. Résultat : une femme peut désormais faire une demande de divorce sans l’accord de son mari. La répudiation est rendue illégale, l’épouse doit être consultée et la demande de divorce déposée devant un juge. Idem pour la polygamie, elle n’est pas interdite mais conditionnée à la décision de la justice.

Mais la loi est plus facile à changer que la pratique. Si la polygamie a presque disparu, le mariage des mineurs concernait toujours 1 mariage sur 10 en 2007. Cinq ans après le nouveau code de la famille, les résistances sont toujours là, et ce même dans le système judiciaire. L’afflux des dossiers, le manque de formation et des magistrats souvent conservateurs font que le texte n’est pas appliqué comme il le devrait.

Commentaire : Fatima Outaleb, vice-présidente de l'Union pour l'action féminine

« C'est une bataille gagnée, mais il faut une vraie volonté d'appliquer la loi... »

05/02/2009 par Léa-Lisa Westerhoff


Le ministère de la Justice avance qu’il faut du temps pour opérer ce changement de mentalité. Mais les féministes craignent que le pouvoir manque de volonté politique pour faire de l’émancipation de la femme marocaine, une priorité.

Commentaire : Nabia Hadouche, présidente de l'Association démocratique des femmes du Maroc

« Maintenant l'âge du mariage est 18 ans pour les deux sexes... Mais cinq ans (de Code), ce n'est pas encore assez... »

05/02/2009 par Carine Frenk