Article publié le 05/02/2009 Dernière mise à jour le 05/02/2009 à 13:54 TU
L'entrée de l'hôtel Sasr el-Medina, la dernière adresse d'Aribert Heim au Caire.
(Photo : Cris Bouroncle/AFP)
Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Des piqûres d’essence et d’autres produits chimiques dans le cœur des détenus, des opérations sans aucune anesthésie, Aribert Heim était l’un des médecins les plus cruels à avoir sévi dans les camps de concentrations. Il fut surnommé le « docteur la mort ».
Cet Autrichien né en 1914 avait rejoint le parti nazi dès les années 30 avant de s’engager dans la SS. Après la guerre il n’avait pas été inquiété et il avait travaillé comme gynécologue dans le sud de l’Allemagne. Probablement averti des poursuites entamées par son pays natal, l’Autriche, il prend la fuite en 1962. Depuis, beaucoup d’hypothèses avaient été envisagées, notamment une nouvelle vie en Amérique du Sud.
Finalement, les recherches de la télévision allemande ZDF et du quotidien américain New York Times prouvent qu’Aribert Heim avait gagné l’Egypte. Il s’y était converti à l’islam et se faisait appeler Tarek Hussein Farid ; ses connaissances et ses amis affirment avoir ignoré son passé.
Aribert Heim est mort d’un cancer de l’intestin en 1992. Comme son fils, qui l’avait retrouvé et l’a soigné pendant plusieurs mois, l’a confirmé à la télévision allemande.17 ans plus tard, le cas d’un des criminels de guerre nazi le plus recherché est définitivement clos.
Directeur du Centre Simon Wiesenthal de Jérusalem
« Je pense qu'il était en Egypte mais je ne crois pas qu'il soit mort en 1992 au Caire, parce qu'il n'y a pas de corps, il n'y a pas de tombe et il n'y a pas de possibilité de réaliser un test ADN. »