par RFI
Article publié le 07/02/2009 Dernière mise à jour le 07/02/2009 à 05:00 TU
Joseph Ndiaye avec le président américain Bill Clinton, en avril 1998. Dans ses mains, une boule de 10kg qui était utilisée pour empêcher les détenus de s'enfuir de Gorée.
( Photo : Paul Richard / AFP )
Boubacar Joseph Ndiaye aura été la voix des esclaves pendant plus de 40 ans. Né en 1922 à Rufisque (à l'époque commune française) dans une famille goréenne, il commence sa carrière comme compositeur typographe avant d’être appelé sous les drapeaux en 1943 ; il participe alors à la libération de la France comme tirailleur lors de la 2e Guerre mondiale, puis à la campagne d’Indochine.
Mais c’est à un autre combat qu’il va consacrer sa vie : celui de la mémoire de la traite négrière. En 1962, il devient ainsi le conservateur de la maison des esclaves de l’île de Gorée. Les chaînes, l’enfer quotidien des captifs et la déportation vers le nouveau monde, il les décrit avec passion :« Je fais parler les murs » avait-il l’habitude de dire.
Sa vision de l’esclavage et l’importance que Joseph Ndiaye accordait à Gorée dans le trafic négrier ont été contestées par plusieurs travaux d’historiens, mais cela n’a jamais entamé sa détermination. Son bagout et son art de faire vivre l’histoire attiraient, chaque année, des millions de touristes, des inconnus mais aussi des personnalités telles que Félix Houphouët-Boigny, le Pape Jean Paul II ou encore Nelson Mandela.Joseph Ndiaye sera inhumé ce samedi matin au cimetière layène de Bamberène, dans la banlieue de Dakar.
Pour en savoir plus, notamment sur la remise en cause de l'importance historique de la Maison des esclaves de Gorée dans la traite négrière, au delà de son importance symbolique avérée: http://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_des_Esclaves