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Nigeria

L'insécurité révolte les travailleurs du secteur pétrolier

par  RFI

Article publié le 09/02/2009 Dernière mise à jour le 09/02/2009 à 03:25 TU

Le Nigeria est le premier pays producteur de pétrole en Afrique et huitième exportateur mondial.(Photo : AFP)

Le Nigeria est le premier pays producteur de pétrole en Afrique et huitième exportateur mondial.
(Photo : AFP)

Le puissant syndicat Pengassan renonce finalement à faire grève ce lundi pour protester contre les violences et les enlèvements qui se sont multipliés depuis 3 ans dans la région pétrolifère du delta du Niger. Mais la colère gronde. Les violences récurrentes ont fait chuter la production de pétrole du pays, actuellement autour de 2 millions de barils par jour contre 2,6 millions en 2006.

Depuis trois ans, les travailleurs des compagnies pétrolières du sud du Nigeria font l’objet d’attaques menées par des groupes rebelles ou des bandes isolées de jeunes gens de la région. On estime à plus de 2 000 le nombre de travailleurs enlevés depuis 2006, dont 200 expatriés, la plupart étant relâchés contre le paiement parfois d’une rançon. En septembre dernier, ce sont 22 travailleurs nigérians et 5 étrangers qui ont été enlevés. Plus récemment, fin janvier à Port Harcourt, des hommes armés ont enlevé un écolier de 9 ans et tué sa sœur de 11 ans qui tentait de protéger son frère. Le père des enfants est un employé de la compagnie Shell.

Ce crime a été l’élément déclencheur de la crise présente. Le syndicat des travailleurs du secteur pétrolier et gazier menace alors de se mettre en grève illimitée, jusqu’à ce que le gouvernement prenne des mesures pour renforcer la sécurité.

Les compagnies pétrolières au Nigeria estiment avoir déjà dépensé 3 milliards 700 millions de dollars pour la sécurité de leurs employés et de leurs installations contre les attaques de militants. Les entreprises de sécurité elles-mêmes reconnaissent que la crise de sécurité dans la région a fait nettement augmenter leurs dépenses liées à la sécurité. Mais beaucoup jugent que si les compagnies investissaient plus dans le développement des infrastructures locales, cela aiderait peut-être à réduire la criminalité organisée dans le delta du Niger.

Le Nigeria perd actuellement un quart de sa production quotidienne en raison de violences récurrentes.