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Allemagne

En pleine crise, le ministre de l'Economie démissionne

Article publié le 09/02/2009 Dernière mise à jour le 09/02/2009 à 16:30 TU

Il n'aimait pas trop son poste. Il a annoncé sa démission ce week-end, d'abord refusée par la chancelière Angela Merkel qui a finalement dû l'accepter : Michael Glos, le ministre de l'Economie issu de la branche bavaroise des chrétiens-démocrates, va quitter le gouvernement ce lundi, en pleine crise économique.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault

Michael Glos, le ministre allemand de l'Économie qui vient de démissionner. ( Photo : Tobias Schwarz / Reuters)

Michael Glos, le ministre allemand de l'Économie qui vient de démissionner.
( Photo : Tobias Schwarz / Reuters)

Tout cela fait un peu désordre. Un ministre désabusé, qui n’a jamais été emballé par son poste, et soumis à des critiques en règle, veut jeter l’éponge. La chancelière et le patron du parti d’où est issu le ministre, l’Union chrétienne sociale bavaroise, rejettent la démission de l’intéressé qu’ils ne portent pourtant pas dans leur coeur, avant de céder face à son obstination.

Voilà pour le scénario peu convaincant. Restent les conséquences politiques tout aussi fâcheuses. Le ministre de l’Economie de la première économie européenne tire sa révérence en pleine crise financière. Il est vrai qu’on ne l’a pas beaucoup entendu ces dernières semaines, contrairement à son collègue des Finances, Peer Steinbrück. C’est avec ce dernier, pourtant un social-démocrate, qu’Angela Merkel a géré la crise. Et le ministre de l’Economie, Michael Glos, s’est fait taper sur les doigts par la chancelière lorsqu’il s’est manifesté avec des propositions, notamment en réclamant des baisses d’impôts, ce que Mme Merkel refuse absolument.

Au-delà du cas du ministre démissionnaire, les relations difficiles entre les deux partis du camp conservateur, les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel et les chrétiens sociaux bavarois, font désordre. Et à quelques mois des prochaines élections législatives, le remaniement forcé du gouvernement est un mauvais coup pour la chancelière.

Ses alliés sociaux-démocrates n’ont certes pas publiquement exploité l’affaire, mais ils se frottent les mains.