par Cécile Ferez
Article publié le 11/02/2009 Dernière mise à jour le 11/02/2009 à 18:26 TU
Deux scandales éclaboussent le Parti populaire (PP), à trois semaines d’élections régionales importantes au Pays basque et en Galice. Le premier concerne une affaire d’espionnage entre deux membres du parti, le second porte sur une probable corruption d’élus de la formation conservatrice.
Trente sept personnes, qui font partie du PP ou en sont proches, ont été mises en examen par le juge d’instruction Baltasar Garzón mardi. Tous sont soupçonnés de « corruption, trafic influence, blanchiment de capitaux et association illicite ». Le principal inculpé, Francisco Correa, est le dirigeant de Special Event, une société qui s’est occupée des meetings du parti conservateur pendant douze ans. Dans les communautés de Madrid et de Valence, des communes dirigées par des élus de droite auraient attribué des marchés publics à cette entreprise. Parmi les personnes soupçonnées figure l’ancien président de l’antenne locale du Parti populaire en Galice, deuxième région où se déroule le prochain scrutin. A Madrid, l’antenne locale du PP aurait utilisé l’argent de la région pour payer des dépenses du parti.
Deux membres du parti ont déjà démissionné : l’adjoint aux sports de la région de Madrid et le maire d’une commune impliquée dans le scandale. Le parti populaire dénonce une « campagne de harcèlement », « à des fins politiques » de la part des médias et de la gauche.
Watergate made in Spain
Après la corruption, l’espionnage. « Madridgate » : c’est le terme utilisé par des médias espagnols pour qualifier le scandale d’espionnage interne qui touche la droite espagnole depuis deux semaines. Au sein du Parti populaire, la bataille fait rage entre Esperanza Aguirre, la présidente de la région de Madrid et le maire de la capitale Alberto Ruiz Gallardón. Ces deux membres importants du parti ont le même objectif : prendre la place du président du Parti populaire Mariano Rajoy, quand il quittera son poste. C’est pourquoi Esperanza Aguirre aurait fait espionner des proches du maire de Madrid. Depuis le début de cette affaire, la présidente de la région madrilène nie une quelconque implication dans cet espionnage. Une instruction judiciaire et une enquête interne ont été ouvertes.Depuis le début de ces affaires, le Parti populaire a perdu près de sept points dans les sondages face au PSOE, le Parti socialiste ouvrier espagnol. Lors des dernières élections législatives il y un an, la gauche n’avait que deux points et demi d’avance. L’espoir de profiter de la crise économique et de la hausse du chômage s’amenuise de jour en jour pour la droite espagnole.