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Esclavage moderne

Premier rapport de l’ONU sur le trafic d’êtres humains

Article publié le 13/02/2009 Dernière mise à jour le 13/02/2009 à 14:11 TU

L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) a publié, jeudi, un rapport mondial sur la traite des personnes, fondé sur les données de 155 pays. C'est la première évaluation mondiale de l'esclavage moderne, un fléau qui, selon l'ONU, est peut-être en train de s'aggraver, notamment à cause de la crise économique mondiale.

Les victimes de la traite d'êtres humains sont avant tout les filles et les femmes qui souvent deviennent proxénètes et exploitent à leur tour d'autres femmes.(Photo : AFP)

Les victimes de la traite d'êtres humains sont avant tout les filles et les femmes qui souvent deviennent proxénètes et exploitent à leur tour d'autres femmes.
(Photo : AFP)


Avec notre correspondant à New York,
Philippe Bolopion

Selon l'ONU, de nombreux gouvernements restent dans le déni, face au problème de l'esclavage moderne. Bien que le phénomène affecte des millions de personnes, les victimes ne sont presque jamais secourues, et les coupables presque jamais punis, même dans les pays développés.

La forme de traite des personnes la plus répandue est, de loin, l'exploitation sexuelle des femmes. Fait surprenant, ce sont souvent des femmes, d'anciennes victimes, qui deviennent proxénètes et exploitent à leur tour d'autres femmes. En Europe de l'Est ou en Asie centrale, les femmes représentent plus de 60% des personnes condamnées.

Dramatique

La deuxième forme de traite la plus répandue est le travail forcé, qui, selon l'ONU, risque d'augmenter en raison de la crise économique qui fait croître la demande de biens bon marché.

A l'échelle mondiale, les enfants représentent près de 20% des victimes de l'esclavage moderne. Leur agilité est exploitée pour des tâches pénibles, comme démêler des filets de pêche, coudre des produits de luxe ou récolter des fèves de cacao.

« L'exploitation des enfants est l'aspect le plus tragique d'un crime qui nous déshonore tous », estime le chef de la lutte onusienne contre le crime, Antonio Maria Costa, pour qui  « Il est indécent de devoir écrire un rapport sur l'esclavage au XXIe siècle ».