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Economie européenne

La crise s’installe en Europe

par Marie Dupin

Article publié le 13/02/2009 Dernière mise à jour le 13/02/2009 à 16:37 TU

(Photo : AFP)

(Photo : AFP)

Le quatrième trimestre 2008 n’a épargné personne. Presque tous les pays européens plongent dans le rouge. Les autres voient leur croissance reculer. En France, le gouvernement est obligé de l’admettre : le pays n’échappera pas à la récession cette année. Tour d’horizon d’une Europe qui s’enfonce dans la crise.

France

Le gouvernement français avait prévenu : ses prévisions de croissance pour 2009 - entre 0,2% et 0,5% - étaient trop optimistes. Il allait falloir les revoir à la baisse. Cette fois, la ministre de l’Economie Christine Lagarde l’admet : « Le Produit intérieur brut va reculer d’au moins 1% en 2009 ». Après avoir résisté au troisième trimestre, la croissance a subi un violent coup d’arrêt au quatrième trimestre 2008, avec une baisse de 1,2% de son Produit intérieur brut. On n’avait pas vu ça depuis le choc pétrolier de 1974.

Par ailleurs la production industrielle française continue de se dégrader, avec un recul de 2,6% en 2008, la plus mauvaise performance depuis la dernière récession française, en 1993. Quant aux exportations, elles poursuivent leur descente aux enfers, chutant de 3,7%, alors que le déficit commercial a atteint un nouveau record en 2008. Enfin la récession devrait gonfler les chiffres du chômage : l’assurance chômage pronostique au moins 282 000 chômeurs supplémentaires en 2009.

Allemagne

La situation du grand voisin de la France n’est pas plus réjouissante. Son Produit intérieur brut a chuté de 2,1% à la fin de l’année. C’est le plus fort recul de la croissance allemande depuis 1990 et la réunification.

Le pays, très lié à l’industrie automobile, est particulièrement touché par la crise du secteur. Le géant allemand de l’acier ThyssenKrupp vient d’ailleurs d’annoncer une baisse de plus de 53% de son bénéfice trimestriel. Un salarié sur 7 travaille pour cette industrie, et la construction automobile fournit 40% des exportations du pays, qui ont décliné considérablement ces derniers mois. Enfin le cycle de l’emploi commence à se retourner. Après trois ans de décrue, le nombre de demandeurs d’emplois a commencé à augmenter en décembre.

(Photo : Reuters)

(Photo : Reuters)

 
Zone euro


En fait, la zone euro dans son ensemble a enregistré au quatrième trimestre 2008 un recul historique de sa croissance. L’Italie plonge d’1,8% et l’Espagne entre officiellement en récession. L'activité économique des 15 pays de la zone a enregistré une contraction sans précédent au cours des trois derniers mois de 2008, à -1,5%, dépassant les prévisions des analystes qui anticipaient en moyenne un recul de 1,3%.

Cette baisse montre que la récession est encore plus accentuée qu'aux Etats-Unis, où la contraction a été de 1% au quatrième trimestre. Mais le plus dur devrait être encore à venir. Les prévisions sont très sombres pour 2009: la Commission européenne prévoit un recul du PIB de 1,9%, le FMI de 2%. Les perspectives de début de reprise, espérée d'abord à l'été 2009, s'éloignent.

Nouvelle Europe

Si la zone euro est affectée, l'économie de toute l’Europe s'est également contractée. Les chiffres les plus inquiétants concernent les pays baltes. La Lettonie par exemple, l’un des anciens champions de la croissance dans l'UE, ex « tigre balte », est le plus touché des 27 membres de l'Union, son PIB ayant chuté de 10,5% au 4e trimestre 2008, après une baisse de 4,6% au troisième. Même situation en Estonie, où l'activité économique s'est contractée de 9,4% au quatrième trimestre.