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Madagascar

L'enlisement de la crise exaspère la population

par  RFI

Article publié le 18/02/2009 Dernière mise à jour le 18/02/2009 à 11:15 TU

Cette femme a été évacuée de force de son magasin après les affrontements entre les forces de l'ordre et les partisans d'Andry Rajoelina.(Photo : Walter Astrada/AFP)

Cette femme a été évacuée de force de son magasin après les affrontements entre les forces de l'ordre et les partisans d'Andry Rajoelina.
(Photo : Walter Astrada/AFP)

Journée de transition, mardi, à Antananarivo. Les partisans d'Andry Rajoelina voulant marcher sur les ministères ont été bloqués par les forces de l’ordre. Le ministre de la Défense légal - celui du gouvernement de Marc Ravalomanana - est venu parlementer avec les représentants de l’opposant, mais aucune violence n’est intervenue. Alors que les négociations se poursuivent en coulisse, une grande partie de la population, « la majorité silencieuse »,  espère une sortie de crise au plus vite. Quelque 125 personnes ont été tuées depuis le début le 26 janvier.

 

Avec notre correspondant à Antananarivo, Grégoire Pourtier

« Il faut parler de nous. Bien sûr, on veut que le président change d’attitude, mais on ne soutient pas non plus Andry TGV qui veut prendre le pouvoir dans la rue ». Ces remarques, les journalistes les entendent souvent à Madagascar. Focalisés sur les communiqués officiels du régime et sur les gesticulations d’Andry Rajoelina, peut-être négligent-ils en effet cette majorité silencieuse qui subit une crise qu’elle n’a pas souhaitée.

Les prix des produits de première nécessité ont augmenté et des petites gens aux gros chefs d’entreprise, l’activité est fortement ralentie. Surtout, ils sont nombreux à ne plus croire à l’action politique et à être exaspérés par cette guerre des chefs dont ils ne voient pas l’issue.

« Est-ce que Rajoelina pourrait faire mieux ? »

« La situation économique était extrêmement difficile avant, Ravalomanana n’a pas su tenir ses promesses. Mais est-ce que Rajoelina pourrait faire vraiment mieux ? », disait l’autre jour un cadre moyen.

Quoi qu’il se passe, il faudra, en outre, du temps pour remettre à flot de nombreux pans de l’économie paralysée depuis trois semaines. Le tourisme, qui décollait littéralement ces derniers temps, sait déjà qu’il va vivre une année noire et les opérateurs s’inquiètent même pour 2010 puisque les catalogues sont en cours de confection.