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Afrique du Sud/Drogue

Une nouvelle plaque tournante de la cocaïne

par Christophe Champin

Article publié le 18/02/2009 Dernière mise à jour le 18/02/2009 à 22:12 TU

15 membres d'équipage de la South African Airways ont été arrêtés lundi 16 février à l'aéroport londonien d'Heathrow après découverte de 15 kilos de cocaïne.(Photo : AFP)

15 membres d'équipage de la South African Airways ont été arrêtés lundi 16 février à l'aéroport londonien d'Heathrow après découverte de 15 kilos de cocaïne.
(Photo : AFP)

En un mois, deux séries d’arrestations de personnels de bord de la South African Airways porteurs d’importantes quantités de drogue ont eu lieu à l’aéroport londonien d’Heathrow. Dernière en date, lundi.  Quinze membres d’équipage de la compagnie aérienne nationale ont été arrêtés, après la découverte de 5 kg de cocaïne dans leurs bagages. Ces deux dernières années, on a beaucoup parlé de l’Afrique de l’Ouest, comme nouvelle zone de de redistribution de la cocaïne latino-américaine vers l’Europe. En fait, l’Afrique australe, et en particulier l'Afrique du Sud, joue aussi un rôle clé. 

Le pays de Nelson Mandela  est, de longue date, un important lieu de transit et de consommation de nombreuses drogues dures. Même l’ecstasy est parvenue à se frayer un chemin jusqu’aux townships.

Mais depuis plusieurs années, comme en Afrique de l’Ouest, la cocaïne monte en puissance en Afrique du Sud. Elle est à la fois consommée sur place et redistribuée vers l’Europe. Les dernières arrestations d’équipages de la South African Airways, à Londres, en sont une illustration.

Parfois, la drogue arrive directement par bateau d’Amérique latine, avant de repartir par d'autres moyens. Fin janvier 2009, la police sud-africaine a saisi 200 kilos de cocaïne, dans le port de Durban, sur un navire battant pavillon libérien en provenance de l’Argentine.

La main mise des cartels latino-américains sur l’Afrique

Mais elle transite parfois aussi par d’autres pays du continent, avant d’atteindre l’Afrique du Sud. L’Angola, par exemple, une ancienne colonie portugaise qui entretient de nombreux liens avec le Brésil, communauté de langue et histoire oblige. Or, la patrie de la samba est, avec le Venezuela, une importante porte de sortie de la cocaïne en Amérique Latine. Les « colis » arrivent donc tout naturellement en Angola avant de repartir pour Johannesburg, le Cap ou l‘Europe. Une bonne partie de cette cocaïne est acheminée par des réseaux nigérians, parmi les plus anciens et les mieux organisés de cette partie du monde.

En Afrique du Sud, les autorités sont en alerte. Elles ont annoncé, ce mardi, la création d’une unité spéciale de lutte contre la drogue dans les aéroports. Et cette nouvelle série d’affaires confirme l’intérêt des cartels latino-américains pour l’Afrique. A la recherche de nouvelles plateformes de stockage et de redistribution de la cocaïne vers le marché européen, ils ont jeté leur dévolu sur cette partie du monde. Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), près de 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par l’Afrique de l’Ouest.