Article publié le 19/02/2009 Dernière mise à jour le 19/02/2009 à 07:02 TU
Situation toujours tendue en Guadeloupe. Un mois après le début du conflit social, le premier décès est survenu mercredi. Le gouvernement a décidé l’envoi de renforts de gendarmes. Dans son intervention télévisée, Nicolas Sarkozy a évoqué « la désespérance des Guadeloupéens ». Ce jeudi, les élus d’Outre-Mer doivent être reçus à l’Elysée.
Plusieurs centaines de manifestants ont participé à une marche silencieuse, le 18 février 2009.
(Photo : Reuters)
Avec notre envoyé spécial à Pointe-à-Pitre, Mathieu Baratier
Situation toujours tendue en Guadeloupe. Les confrontations se poursuivent entre forces de l’ordre et les jeunes des quartiers déshérités de Pointe-à-Pitre. En fin de journée de mercredi, des rumeurs colportées par téléphones portables, annonçaient un regain de violences pour la nuit. En réponse au déploiement des forces de l’ordre dans l’île, des appels à s’attaquer aux agents de sécurité étaient diffusés par ce biais. Au final, la nuit aura été moins agitée que les précédentes.
Un premier bilan fait état de barrages sur la route qui mène au Gosier, une ville à quelques kilomètres de Pointe-à-Pitre. Des tentatives d’incendies, et même des tirs de fusils de chasse contre une équipe de police ont été signalés. Mais, dans l’ensemble, des incidents moins graves que la nuit précédente. La mort d’un syndicaliste à l’approche d’un barrage, dont les circonstances n’ont pas encore été éclaircies, a peut-être joué dans cette « relative » accalmie. L’auteur du coup de feu n’a pas été arrêté. Mercredi après-midi, une marche silencieuse a été organiséé à la mémoire de la victime.
Pointe-à-Pitre reste toutefois ville morte. Un mois après le début du conflit, la grève générale est toujours bien suivie. Les commerces se font rares, les rues désertées. Sur les trottoirs, les poubelles s’accumulent. Les carcasses de voitures brulées témoignent des barrages érigés pendant la nuit. Ils sont d’ailleurs présents dans la majorité des carrefours de la ville. Se déplacer en voiture est donc très difficile, même de jour. Les forces de l’ordre restent très discrètes.
A écouter
« C'est dommage que ce soit maintenant qu'il y ait une réunion à Paris sur la question du mouvement social qui est engagé depuis un mois. »
19/02/2009