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Sri Lanka

Les Tigres tamouls revendiquent les deux raids sur Colombo

Article publié le 21/02/2009 Dernière mise à jour le 21/02/2009 à 12:18 TU

Les rebelles tamouls ont revendiqué samedi l'attaque aérienne de type kamikaze qui a visé vendredi soir un bâtiment officiel à Colombo faisant au moins deux morts et 58 blessés. Les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) ont affirmé que deux hommes appartenant à ses commandos suicide, les fameux « Tigres noirs », pilotaient les deux petits appareils.

Les militaires sri-lankais examinent un des deux avions de la rébellion tamoule qui se sont écrasés à Colombo.(Photo : Reuters)

Les militaires sri-lankais examinent un des deux avions de la rébellion tamoule qui se sont écrasés à Colombo.
(Photo : Reuters)


Avec notre correspondant à Bombay, Mouhssine Ennaimi

Pour Colombo, il s'agit maintenant de minimiser l'attaque aérienne lancée par la guérilla tamoule sur la capitale sri-lankaise. Le porte-parole de l'armée dit que ce raid n'est pas vraiment une surprise, que l'armée savait que la guérilla indépendantiste était encore en possession de 3 aéronefs et, que naturellement, les rebelles allaient s'en prendre à Colombo.

Et pour l'état-major sri-lankais, il s'agit sans doute de la dernière action d'une telle envergure menée par les Tigres tamouls. En d'autres termes, un geste de désespoir des séparatistes encerclés par quelque 50 000 soldats dans le nord-est de l'île.

Offensive militaire finale

Les deux aéronefs ont lâché plusieurs bombes d'environ 30 kilos chacune dans le 1er arrondissement de la capitale, là où se trouve le quartier de la présidence ainsi que le quartier général de l'armée. Le second avion, lui, visait apparemment les aéroports internationaux et militaires de la capitale.

L'armée dit cependant ne pas plier et affirme même que l'offensive militaire finale contre les Tigres tamouls est toujours d'actualité.

Tigres tenaces, armée confiante


Première constatation : jusqu'à vendredi soir, au moins, la rébellion tamoule disposait toujours d'avions capables de voler. A priori c'est donc un cinglant démenti aux affirmations de l'armée sri-lankaise qui affirmait avoir anéanti les capacités aériennes des Tigres.

Samedi matin, le site d'information Tamilnet (considéré comme proche des Tigres) publiait la photo des deux aviateurs tués dans l'opération. Ce sont des Tigres noirs, dit Tamilnet, c'est-à-dire des hommes qui savent qu'ils ne survivront pas à l'opération, signe que l'attaque suicide fait toujours partie de l'arsenal tamoul. Tout sourire, les deux hommes entourent leur leader Villupilai Prabakaran, ce qui indiquerait donc que le chef rebelle n'est pas en fuite à l'étranger.

Attendus de pied ferme

Pour autant, sur le plan militaire, le bénéfice est très modeste pour la rébellion tamoule. Si l'objectif était de détruire le quartier général de l'armée sri-lankaise et d'attaquer la principale base aérienne de l'armée (ce qui semble probable), c'est même un échec.

De son côté, la presse de Colombo publie les photos d'une défense aérienne déchaînée, autour de la capitale, et les commentaires d'un état-major confiant. Le ministre de la Défense annonce que les deux monomoteurs étaient attendus de pied ferme. Il estime même que cette opération est le signe d'une victoire totale imminente pour l'armée sri-lankaise. Selon lui, les Tigres ont préféré lancer cette attaque suicide plutôt que de voir leurs derniers avions tomber entre les mains de l'ennemi.
                                                                                            RFI