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Mexique

Les narcotrafiquants font la loi

Article publié le 22/02/2009 Dernière mise à jour le 16/07/2009 à 17:16 TU

Roberto Orduna, le chef de la police de Ciudad Juárez, ville à la frontière du Mexique et des Etats-Unis, a été forcé de démissioner vendredi 20 février, sous la pression des gangs de trafiquants de drogues. Les cartels ont provoqué la mort de plus de 1 000 personnes depuis le début de l'année.
Située à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, Ciudad Juárez est l'une des villes les plus violentes du Mexique.(Photo : AFP)

Située à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, Ciudad Juárez est l'une des villes les plus violentes du Mexique.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy

Depuis le 1er janvier de cette année, 1003 personnes liées au trafic de drogue ont été assassinées. Ce chiffre record et funeste n’avait été atteint l’an dernier que le 22 avril. Cela fait une moyenne de 19 exécutions par jour, la plupart à Ciudad Juárez, ville située à la frontière du Mexique et des Etats-Unis qui détient la palme de la cité mexicaine la plus violente. Sur les 6 000 personnes tuées au Mexique en 2008 dans les guerres liées au narcotrafic,1 600 l'ont été à Ciudad Juárez, dont plus de 50 policiers.

Dans cette ville, Roberto Orduna, le chef de la police, un ancien officier de l’armée, réputé pour sa poigne a dû présenter sa démission. Les cartels de la drogue avaient laissé plusieurs messages aux autorités, annonçant qu’ils assassineraient un policier toutes les 48 heures si Roberto Orduna restait en poste.

Après l’assassinat de deux policiers mardi 17 février 2009 (dont le chef adjoint de la police), le maire de Ciudad Juárez a relevé de ses fonctions Roberto Orduna pour assurer la sécurité de ses agents. Une décision humaine et respectable, mais qui démontre que les trafiquants de drogue peuvent tenir la dragée haute aux autorités mexicaines, et que la guerre contre les « narcos » est loin d’être gagnée.