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Colombie

La presse révèle un scandale d’espionnage

par  RFI

Article publié le 23/02/2009 Dernière mise à jour le 23/02/2009 à 15:12 TU

Le directeur adjoint des services secrets a été contraint à la démission, dimanche, après la mise au jour d'un gigantesque réseau d'écoutes téléphoniques illégales. Le gouvernement cherche à minimiser l’affaire.

Le président colombien Alvaro Uribe.(Photo : Reuters)

Le président colombien Alvaro Uribe.
(Photo : Reuters)

C'est l'hebdomadaire Semana qui est à l'origine de ces révélations : selon le journal, des journalistes, des magistrats et des membres de l'opposition sont espionnés, depuis des années, par l'agence nationale de renseignements, un service directement rattaché à la présidence.

Ecoutes téléphoniques, interception de courriers électroniques : les informations ainsi recueillies auraient ensuite été revendues, indifféremment à des trafiquants de drogue, aux paramilitaires d'extrême droite, ou encore à la guérilla d'extrême gauche.

En 48 heures, l'affaire a pris les dimensions d'un scandale d'Etat : les locaux des services secrets ont été perquisitionnés, dimanche, et le directeur de l'agence, qui vient tout juste d'être nommé, a déjà annoncé le limogeage d'un de ses adjoints.

Escadrons de la mort

Plusieurs membres du gouvernement ont aussitôt cherché à protéger le président Uribe : le chef de l'Etat est la principale victime de ces écoutes illégales, a plaidé le ministre de l'Intérieur, alors que son collègue de la Défense cherchait à minimiser l'affaire en rejetant la responsabilité sur un petit groupe d'agents secrets à la solde du crime organisé.

La Colombie n'en est pas à son premier scandale d'espionnage : il y a quatre mois, le prédécesseur de l'actuel chef des services secrets avait dû démissionner après des écoutes illégales visant un sénateur d'opposition.

Un autre ancien patron des renseignements est actuellement derrière les barreaux pour avoir fourni aux escadrons de la mort d'extrême droite des listes de syndicalistes à assassiner.