Article publié le 23/02/2009 Dernière mise à jour le 23/02/2009 à 17:26 TU
Mariano Fernandez Bermejo a démissionné ce lundi sous la pression de l'opposition, pour sa gestion contestée dans une opération anticorruption visant la droite et pour ses maladresses répétées dans un mouvement de grève des juges. Le leader conservateur Mariano Rajoy a salué une démission qu'il réclamait depuis une dizaine de jours.
Le ministre espagnol de la Justice, Mariano Fernandez Bermejo vient annoncer sa démission au ministère de la Justice, le 23 février 2009.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Ce n’est pas n’importe quel membre du gouvernement de Zapatero qui fait ses valises, c’est le ministre le plus polémique, celui que l’opposition de droite ne supportait plus, ni même d’ailleurs une bonne partie de la magistrature. Mariano Bermejo a commis deux erreurs majeures.
La première, c’est une vulgaire partie de chasse en Andalousie ; une partie de chasse où le ministre a été surpris en compagnie du juge Garzon. Or, ce même juge venait de mettre en examen de nombreux élus de la droite, qui a eu beau jeu de dénoncer cette complicité entre le juge et le ministre, un ministre dont l’image devenait alors partiale.
Trop embarrassant pour les socialistes
Et puis, l’autre erreur de Bermejo, c’est de s’être fait le grand ennemi des magistrats. Ceux-ci demandent une réforme de la justice, plus de moyens et aussi plus de liberté pour travailler. Bermejo n’a pas été habile dans les négociations avec eux.
Le dialogue de sourds s’est finalement soldé par une grève des juges d’une journée, du jamais vu en trente ans de démocratie espagnole.
Résultat, le ministre Bermejo devenait trop embarrassant pour les socialistes au pouvoir ; d’où son sacrifice.