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Revue de presse Amériques du 25/02/2009

par Sylvain Biville

Article publié le 25/02/2009 Dernière mise à jour le 25/02/2009 à 17:32 TU

Barack Obama devant le Congrès

Toute la presse américaine a minutieusement observé la prestation de Barack Obama, mardi soir, pour son premier discours devant le Congrès à Washington. L’événement s’étale sur cinq colonnes à la une du New York Times avec une photo du président, en pleine envolée lyrique, l’index levé et derrière lui les présidents des deux chambres, Nancy Pelosi et Joe Biden – le vice-président est aussi président en titre du Sénat –, debout, applaudissant à tout rompre.

En 52 minutes de discours, Barack Obama a été interrompu 71 fois par des ovations, rapporte le site Salon. Et le New York Times est bien à ranger dans le camp de ceux qui ont été séduits. Dans un éditorial intitulé « Le moment de vérité », le quotidien new-yorkais se félicite d’avoir vu un président « confiant – promettant que le pays allait récupérer et émerger plus fort qu’avant – sans pour autant minimiser l’ampleur des problèmes ». « Nous voulions voir plus du “Barack Obama” candidat dans le “Barack Obama” président », écrit le journal. « Et il est rassurant de l’avoir entendu dire que le redressement économique devait être mené en même temps que la réforme de l’assurance maladie et l’investissement dans l’éducation et les énergies propres ».

Même enthousiasme du Los Angeles Times : « Le président a été clair : la crise économique de l’empêchera pas de faire tout son possible pour tenir ses promesses de campagne », se réjouit le quotidien californien.

« Charger la barque »

Tous les journaux ne sont pas aussi élogieux sur la prestation de Barack Obama. Le Washington Post est dubitatif : « Confronté à une crise économique, une crise bancaire, une crise du logement et une crise de l’industrie automobile, le président Obama a saisi l’opportunité de son discours devant le Congrès pour se charger encore un peu plus la barque ». Et le journal de la capitale de s’interroger : « Est-ce qu’une nouvelle administration qui manque de personnel peut en faire autant et aussi vite ? ».

Le Wall Street Journal partage ce scepticisme : « Ceux qui pensaient que la récession allait tempérer les ambitions politiques du président ont découvert l’exact inverse la nuit dernière », se désole le quotidien financier, pour qui « M. Obama pense très clairement que la récession lui offre l’opportunité de faire accepter par les Américains une nouvelle ère de gouvernement tout-puissant. La question est de savoir si ce programme permettra au secteur privé de redémarrer pour en assure le financement » conclut, dubitatif, le Wall Street Journal.

Bobby Jindal, espoir républicain pour 2012 ?

Le discours de Barack Obama devant le Congrès a également été l’occasion de tester un jeune républicain prometteur : Bobby Jindal, gouverneur de Louisiane, chargé de la réponse officielle au président. Sa prestation ne restera pas dans les annales à en croire la plupart de la presse qui juge plutôt sévèrement ce gouverneur d’origine indienne, présenté comme l’espoir des républicains pour 2012.

Le moment n’était pas particulièrement plaisant pour le parti de l’éléphant, explique le site Salon, qui rappelle que plusieurs sondages montrent que sa stratégie d’opposition systématique ne marche pas face à un Barack Obama dont la cote de popularité reste au zénith. « Bobby Jindal a débité son discours à une telle allure qu’il donnait l’impression de vouloir s’échapper le plus vite possible (de cette inconfortable situation) pour aller profiter du Mardi Gras à la Nouvelle-Orléans » commente cruellement Salon.

Mardi Gras agité

L’édition 2009 du Mardi Gras de la Nouvelle-Orléans a été perturbée par une fusillade qui, rapporte le Times Picayune, s’est déroulée mardi en marge du défilé de Carnaval. Sept personnes ont été blessées dont un nourrisson. L’incident a légèrement perturbé les festivités. Mais comme le veut la tradition, les célébrations de Mardi Gras ont bien été conclues mardi soir à minuit par un défilé du chef de la police sur Bourbon Street, l’une des principales artères du quartier français de la Nouvelle-Orléans.

L’état de la presse américaine

Une mauvaise nouvelle de plus dans le paysage des quotidiens nord-américains. Le San Francisco Chronicle est à son tour menacé de mettre la clé sous la porte. La direction a annoncé mardi la suppression d’un nombre « significatif » de poste, annonce en une le quotidien californien. Le San Francisco Chronicle s’ajoute à la liste déjà longue des journaux au bord de la banqueroute : Chicago Tribune, Los Angeles Times, Rocky Mountain News, Buffalo News, Pittsburgh Tribune, etc.

Inquiétudes colombiennes

Hillary Clinton reçoit ce mercredi le chef de la diplomatie colombienne à Washington. Mardi, c’était le ministre de la Défense colombien qui était reçu par au Pentagone par son homologue américain Robert Gates. Commentaire du Christian Science Monitor, basé à Boston : « Les officiels colombiens organisent une offensive diplomatique de grande ampleur aux Etats-Unis cette semaine pour tenter d’éviter de perdre le statut privilégié de proche allié qu’avait obtenu leur pays sous l’administration Bush ». Le quotidien chrétien rappelle que Bogota a bénéficié de 6 milliards de dollars d’aide ces neuf dernières années, notamment pour la lutte antidrogue. Avec des résultats mitigés, comme en témoigne le dernier scandale en date en Colombie, sur de possibles collusions entre les narcotrafiquants et le DAS, service de contre-espionnage.

L’hebdomadaire colombien Semana rapporte à ce sujet les propos sans nuance tenus mardi à ce sujet par le ministre de la Défense à Washington. Juan Manuel Santos réclame la fermeture pure et simple du service de contre-espionnage. « Le DAS est un grand malade à qui il convient de donner une sépulture chrétienne » dit-il. C’est ce qui s’appelle un enterrement de première classe…