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Fespaco

Ce qu'il faut savoir

par Catherine Ruelle

Article publié le 25/02/2009 Dernière mise à jour le 02/03/2009 à 18:37 TU

Quelles sont les personnalités qui président à l'édition 2009 du Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou ? Où faut-il aller ? Que faut-il voir ?

Cheick Modibo Diarra, parrain du 21e FESPACO

Après Richard Borhinger et Manu Dibango, le parrain du 21ème Fespaco, est le docteur Cheik Modibo Diarra, l’astrophysicien malien.

Cheikh Modibo Diarra(Photo : Phillip Chadler)

Né en 1952, après des études de mathématiques, de physique et de mécanique analytique en France, Cheik Modibo Diarra étudie l’ingénierie aérospatiale aux États-Unis. Engagé par la NASA, il y a participé aux programmes Magellan (Vénus), Ulysses (Pôle du soleil), Galilée (Jupiter), Mars Observer et Mars Pathfinder. Il est aujourd’hui président de Microsoft Afrique. Il a également créé le Sommet africain de la science et des nouvelles technologies (SASNET), dont il est président, et cumule les charges:  vice-président de la Commission mondiale d’éthique des connaissances scientifiques et des technologies (COMEST) de l’Organisation des Nations unies, membre de la Commission indépendante sur l’Afrique et le millénaire.  Il est également le premier président directeur général de l’Université virtuelle africaine et membre de l’Union africaine pour le panel sur la biotechnologie du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Il est à l'origine de la Fondation Pathfinder pour l’éducation et le développement en Afrique.*

Gaston Kaboré, président du jury Fiction

Lui-même récompensé d’un Étalon d’or de Yennenga, pour son dernier long métrage de fiction en date, Buud Yam en 1997, le cinéaste Burkinabé, Gaston Kaboré préside donc le grand jury du Fespaco 2009.

Visionnez le reportage consacré à Gaston Kaboré <em>Se réapproprier l'identité africaine</em> &gt;<a href="http://www.tv5.org/TV5Site/publication/galerie-195-2-Se_reapproprier_l_identite_africaine.htm" target="_blank">ici</a>© TV5 Monde

Visionnez le reportage consacré à Gaston Kaboré Se réapproprier l'identité africaine >ici
© TV5 Monde

Apparu sur la planète cinéma tel un ovni avec Wend Kuuni en 1983, le cinéaste, auteur de cinq longs métrages, fut également le directeur du centre national du cinéma burkinabé, fonction qu’il assuma avec passion, au point de faire de ce centre un véritable co-producteur régional incontournable, avant de prendre, avec tout autant de passion et de dévouement, les fonctions de secrétaire général de la FEPACI-fédération panafricaine des cinéastes-, et de parcourir le monde pour défendre les intérêts des cinéastes d’Afrique. Aujourd’hui Gaston Kaboré préside aux destinées dImagine, une école de cinéma pour les professionnels africains, qui reçoit, chaque année, des stagiaires venus de tout le continent étudier formes et contenus, techniques nouvelles ou innovantes.

 

Cinéma africain, tourisme et patrimoine culturel. Oui, mais...

Quarante ans, l’âge de la maturité, l’âge des questionnements et des retours sur soi ! Le nouveau délégué général, Michel Ouedraogo, l’a bien compris qui entend remettre le cinéma et le panafricanisme au centre du festival.

Plus de forums, plus de débats avec les cinéastes, plus de rencontres professionnelles. À cet égard, le transfert du marché du film et de la télévision (Mica) dans un lieu plus approprié, le SIAO (site du salon international de l’artisanat), est de bon augure. Le Mica comme ses ainés à travers le monde, se professionnalise. Pour sa 14ème édition, il offrira les services d’un vrai marché, adapté aux nouvelles donnes économiques du cinéma.

11 salles de cinéma, en centre ville et en périphérie permettront aux 500 à 600 mille spectateurs attendus, venant de toute la sous-région, de voir tout ou partie de la sélection, qui contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, en ces temps de «mort annoncée» des cinémas d’Afrique se révèle particulièrement intéressante.

Et pourtant, on en est à un moment de remise en cause radicale des modes de production et de diffusion, des modes de financement surtout, et ce sera le thème de nombreux forums.

© Union européenne

© Union européenne

Dommage du coup que le thème privilégié cette année, soit «Cinéma africain, tourisme et patrimoine culturel», termes qui semblent quelque peu antinomiques, mais qui peuvent peut-être convaincre des bailleurs de fond privés de s’investir, enfin, dans cet art industrie…


Les films et les cinéastes

Au vu des films annoncés, plusieurs constations s’imposent :

►La mort des cinémas africains n’est pas à l’ordre du jour !

► Les femmes cinéastes sont, plus que jamais présentes, dans le long métrage, le documentaire, surtout, et le court métrage : à suivre, Kalthoum Bornaz et Teresa Prata –LM fiction-Jihan El Tahri, Nadia El Fani, Katy Ndiaye, Monique Phoba, ou encore Leila Kilani, Christine Touggourt N’Namdine, Irène Tassembedo, Oswalde Lewat, et Maimouna Ndiaye

►On assiste à un véritable renouvellement des générations : à côté de cinéastes confirmés, des anciens pour paraphraser Sembène Ousmane,  comme Daniel Kamwa, Hailé Gérima, Michael Raeburn, Mansour Sora Wade, Jean-Marie Teno,  Latif Lahlou, Adama Drabo,  David Pierre Fila, dont certains n’avaient pas tournés de films depuis longtemps, on pourra voir des films de cinéastes de la génération 2000 : Nabil Ayouch, Léandre Alain Baker, Ahmed Atef, Mama Keita, John Kani, Boubacar Diallo, ou encore découvrir la nouvelle génération Ziman Ralph, Missa Hébié, Lyes Salem, Mohamed Ismaïl, Abdoul Aziz Cissé, ou encore Jann Turner, Kal Touré, et Malek Bensmail, sans compter le vivier des courts métragistes dont beaucoup sont pour l’instant parfaitement inconnus !

► Plus que jamais, le Fespaco 2009 affirme son panafricanisme. Au vu des nationalités représentées, c’est vraiment le continent dans son ensemble qui se donne rendez-vous cette année à Ouaga. L’occasion pour les cinéastes de se rencontrer et de partager ensemble désir de cinéma et expériences.

► Le politique revient frapper très fort au cœur des films : les cinéastes, documentaristes ou auteurs de fiction, s’emparent à bras le corps des réalités du continent, et analysent sans concessions les rapports nord-sud. Une sorte de réveil face à la globalisation et à la crise mondiale.

On attend donc de la sélection, des coups de cœur, des coups de gueule, des découvertes, des audaces … tout ce qu’il faut donc pour vivre un bon festival !

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* Planète entreprises a consacré son édition du 23 janvier dernier à Cheikh Modibo Diarra.

Le dossier