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Proche-Orient

Réunion de réconciliation interpalestinienne au Caire

par  RFI

Article publié le 25/02/2009 Dernière mise à jour le 26/02/2009 à 14:47 TU

Des Palestiniens du Fatah manifestent à Naplouse, en Cisjordanie, le 25 février 2009.(Photo : Reuters)

Des Palestiniens du Fatah manifestent à Naplouse, en Cisjordanie, le 25 février 2009.
(Photo : Reuters)

Le Caire réunit à partir de ce jeudi plusieurs mouvements palestiniens dont le Hamas et le Fatah, que l'Egypte va tenter de rapprocher dans le cadre de la réconciliation qu'elle encourage depuis les attaques israéliennes sur Gaza fin décembre. Le but ultime, la formation d'un gouvernement d'union nationale. Dès ce mercredi, de hauts responsables des deux mouvements se sont retrouvés pour tenter de préparer la rencontre. La délégation du Fatah est dirigée par Ahmad Qoreï, membre du comité central du mouvement du président Mahmoud Abbas. Celle du Hamas est emmenée par le numéro deux de son bureau politique en exil, Moussa Abou Marzouk. Les premières discussions ont été qualifiées de positives.

Le dialogue est censé mettre fin à la crise née de la violente prise de pouvoir par le Hamas de la bande de Gaza en juin 2007, au détriment du Fatah. Des gestes de bonne volonté ont été accomplis par les uns et les autres, ainsi les deux mouvements ont chacun libéré des prisonniers, mais c'est loin de suffire; pour Jean-Francois Legrain, chercheur au CNRS et sans doute l'un des meilleurs connaisseurs du mouvement Hamas, « Tout laisse penser que rien aujourd'hui n'est prêt  pour que le dialogue puisse aboutir à une véritable réconciliation, il faut avoir à l'esprit que la question palestinienne est redevenue d'une certaine façon ce qu'elle était avant la guerre de 1967, la caisse de résonance des différends arabes.» 

De fait, au plus fort de la guerre contre Gaza, les pays arabes étaient divisés. Les Saoudiens entres autres ne voulaient pas d'un sommet arabe, alors que la Syrie y était favorable.

L'urgence en tous cas est de s'entendre sur la sécurité à Gaza, ne serait-ce que pour distribuer l'aide humanitaire et demain reconstruire la ville. Mais il faut aussi créer un gouvernement d'union nationale palestinien. Le Hamas refuse toujours de reconnaître l'existence d'Israël. La difficulté pourrait être contournée ainsi ; il suffirait que le Hamas reconnaisse le plan de paix arabe. Ce plan, en effet, n'évoque pas le recours à la violence et parle des frontières de 67, ce qui équivaut à reconnaitre l'Etat d'Israël.

Une conférence internationale sur la reconstruction de la bande de Gaza doit avoir lieu la semaine prochaine, le 2 mars, à Charm-el-Cheikh, toujours en Egypte. Les attaques israéliennes contre Gaza ont coûté la vie à plus de 1 300 personnes et le Premier ministre palestinien Salam Fayyad compte demander 2,8 milliards de dollars pour la reconstruction lors de cette conférence des donateurs.

Les espoirs du Fatah

Avec notre correspondant à Ramallah Karim Lebhour

Depuis un an et demi, on ne compte plus les tentatives avortées de réconciliation entre Fatah et Hamas. Cette fois, pourtant, Walid Awad, porte-parole du Fatah à Ramallah, veut croire que l'atmosphère a changé : « Nous sommes dans une situation nouvelle. Gaza a été l'objet d'une agression brutale et tous les Palestiniens ressentent l'urgence de se donner les moyens de reconstruire Gaza. Et cela ne peut se faire que par le biais d'un gouvernement de consensus, établi entre tous les partis palestiniens.»

Autre changement, celui intervenu à Washington. Walid Awad veut croire que le veto des Etats-Unis sur un gouvernement d'union incluant le Hamas, peut être levé : « L'administration américaine montre une approche différente en disant qu'elle est prête à dialoguer avec ses ennemis, et nous espérons que le Hamas va saisir cette opportunité pour prendre sa place à la table des négociations »

Reste qu'en Cisjordanie, comme à Gaza, la répression contre les partisans de l'autre camp continue. Mais pour montrer sa bonne volonté, Mahmoud Abbas a ordonné la libération de 42 détenus du Hamas.