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Sommet Asean

Une réunion entre crise financière et droits de l'homme

par  RFI

Article publié le 27/02/2009 Dernière mise à jour le 27/02/2009 à 14:09 TU

Ce vendredi, à Hua Hin station balnéaire huppée de Thaïlande, s'est ouvert le 14e sommet de l'Asean, l'Association des nations d'Asie du sud-est. Cette rencontre prévue à l'origine en décembre a du être reportée en raison des troubles qui perturbent la scène politique thaïlandaise. Le pays hôte a donc choisi d'inaugurer le sommet à quelques heures de Bangkok où les manifestations se poursuivent contre l'actuel gouvernement, pour le retour au pouvoir de l'ancien Premier ministre Thaksin. C'est donc un sommet sous haute sécurité avec de nombreux défis à relever.

Ouverture du 14e sommet de l'Asean réunissant son secrétaire général, Surin Pitsuwan et les ministres des Affaires étrangères de dix pays asiatiques à l'hôtel Cha Am, près de la station balnéaire de Hua Hin, en Thaïlande, le 27 février 2009.(Photo : Reuters)

Ouverture du 14e sommet de l'Asean réunissant son secrétaire général, Surin Pitsuwan et les ministres des Affaires étrangères de dix pays asiatiques à l'hôtel Cha Am, près de la station balnéaire de Hua Hin, en Thaïlande, le 27 février 2009.
(Photo : Reuters)

 
Le contexte politique actuel ne va pas aider à sortir l'Asean de son habituelle léthargie. Les dix membres de l'association ont pourtant fort à faire pour se prémunir des effets de la crise économique et financière mondiale.

Les économies d'Asie du sud-est, largement dépendantes des exportations, sont en effet très vulnérables aux chocs venant de l'extérieur. Et les prévisions du FMI pour les cinq grandes économies de l'Asean ne sont guère encourageantes. La croissance devrait tomber à 2,7% cette année, la moitié de ce qu'elle était en 2008.

L'association crée en 1967 regroupe la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, l'Indonésie, les Philippines, le sultanat de Brunei, le Vietnam, le Laos, la Birmanie et le Cambodge.

Sur le plan politique, ce sont des régimes qui recouvrent des réalités très différentes. Résultat, les initiatives allant dans le sens d'une plus grande ouverture démocratique sont souvent neutralisées en vertu du principe de non ingérence. A ce titre, la Birmanie fait figure de mouton noir et les organisations des droits de l'homme demandent, sans trop y croire, que des pressions s'exercent sur la junte qui gouverne ce pays d'une main de fer.

Lors de ce sommet en Thaïlande, les participants devraient donc décider d'augmenter à 120 milliards de dollars le montant d'un fond d'urgence, destiné à faire face à la crise. Ils devraient également signer une feuille de route pour la constitution de l'équivalent d'une Union européenne, à l'horizon 2015.

En attendant, les pays de l'ASEAN ont enterriné la création d'une zone de libre échange avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Un accord qui devrait donner un peu d'oxygène aux pays du sud-est asiatique, dont les exportations ont été mises à mal par la crise mondiale

L'Asean à l'assaut du protestionnisme

Avec notre envoyé spécial à Hua Hin, Arnaud Dubus

« Pendant que les autres pays, y compris les Etats-Unis adoptent des programmes massifs de soutien à leur propres produits, nous pays de l'Asean, nous nous aidons mutuellement sans verser dans le protectionnisme ». Cela a été le principal message des ministres de l'Economie d'Asie du sud-est, délivré par la bouche du vice- Premier ministre thaïlandais Kobsark Sapawasu.

La région est très fortement touchée par la crise économique, notamment parce que la plupart des économies d'Asie du sud-est sont orientées vers l'exportation. Les économies les moins développées comme les Philippines ou l'Indonésie sont, elles, dépendantes des travailleurs qu'elles envoient à l'étranger. Or ceux- ci se retrouvent au chomage et rentrent au pays par dizaines de milliers.

Le fait que l'économie régionale soit ouverte sur le monde explique cet appel lancé par l'Asean contre le protectionnisme. Mais l'Asie du sud-est a aussi instauré des programmes de relance à grands renforts de fonds publics : un fonds de près de 100 milliards d'euros a été établi pour servir de ligne de crédit aux gouvernements en difficulté. La différence essentielle avec l'Europe et les Etats-Unis, disent les leaders de l'Asean, est que cet argent servira à stimuler le marché intérieur et non pas à protéger les produits made in Asean.