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Etats-Unis

Obama compte lever 80 milliards de dollars chez les pollueurs

par  RFI

Article publié le 27/02/2009 Dernière mise à jour le 27/02/2009 à 16:41 TU

Barack Obama a présenté hier ses grandes orientations pour le budget des Etats-Unis. Le président américain s'est démarqué de l'administration Bush en inscrivant au budget les dépenses de guerre, pour plus de transparence. Il s'en est démarqué aussi en proposant la création d'un marché du droit à polluer et en s'engageant à limiter les subventions aux agriculteurs américains. Une direction tout à fait nouvelle pour les Etats-Unis.

Vue de Los Angeles sous la pollution.(Photo : AFP)

Vue de Los Angeles sous la pollution.
(Photo : AFP)

 
Faire payer les entreprises les plus polluantes et récompenser les sociétés propres. C'est un revirement politique total pour les Etats-Unis que propose le président Barack Obama, avec la création d'un marché des droits d'émission de gaz carbonique, alors même que le pays n'a toujours pas ratifié le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le président américain compte ainsi lever, à partir de 2012, quatre-vingts milliards de dollars par an auprès des entreprises polluantes. Quinze milliards serviraient à financer des investissements dans les énergies propres et 65 milliards compenseraient dans le budget fédéral des réductions d'impôts destinés aux familles les moins riches et aux entreprises. Des réductions d'impôts censées leur permettre de passer plus facilement aux énergies propres.

Sur le plan strictement environnemental, ce marché du droit à polluer et le développement des énergies propres pourraient permettre aux Etats-Unis de réduire leurs émission de gaz à effet de serre de 14% en 2020 et de plus de 80% d'ici 2050, par rapport à leur niveau de 2005.

La création de ce mécanisme doit encore passer par l'adoption, par le Congrès, d'une loi instituant les quotas qui seront ensuite achetés par les entreprises. Une proposition qui promet des débats tendus car tout le monde n'y est pas favorable, ni chez les républicains, ni chez les démocrates.

Révision pour les subventions agricoles

Créée en 2002, la subvention agricole américaine appelée « paiement direct » est consentie à tous les exploitants quelque soit leur revenu et quelque soit le cours des récoltes. C'est cette disposition que le projet de budget prévoit d'amender puisque les grosses exploitations, dont le chiffre d'affaires annuel dépasse les 500 000 dollars, ne percevront plus cette aide. Le projet prévoit également de « réformer les versements aux agriculteurs qui bénéficient de revenus élevés ». Deux mesures qui doivent permettre d'économiser dès l'année prochaine 143 millions de dollars, puis 1.2 milliard entre 2013 et 2019.

Autre disposition, la fin des aides pour l'entreposage du coton qui va permettre au gouvernement fédéral d'économiser 500 millions de dollars dans les dix prochaines années. Toutes ces mesures devraient en partie répondre aux attentes des pays du Sud, et notamment africains, qui accusent les subventions américaines au coton de saper les cours mondiaux. En partie seulement car à en croire l'ONG Oxfam, les producteurs américains devaient recevoir d'ici 2013 un milliard de dollars d'aides par an, la plupart revenant à 12 000 grosses exploitations.