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Somalie

Le président tend la main aux insurgés islamistes

par  RFI

Article publié le 01/03/2009 Dernière mise à jour le 01/03/2009 à 15:07 TU

Cheikh Charif Ahmed a décidé de tendre la main aux insurgés radicaux. Islamiste modéré, élu le 31 janvier dernier, il appelle à un cessez-le-feu en Somalie et accepte l'application de la charia, la loi islamique. C'est le résultat d'une médiation menée par six chefs religieux d'Arabie Saoudite, du Qatar, du Koweït et du Soudan.

Le président somalien Cheikh Charif Ahmed, le 23 février 2009.( Photo : Reuters )

Le président somalien Cheikh Charif Ahmed, le 23 février 2009.
( Photo : Reuters )


Le président somalien multiplie les gestes en direction des islamistes les plus radicaux de Somalie. Samedi, il a annoncé avoir accepté l'application de la charia, la loi islamique, une revendication constante des shebabs somaliens.

La semaine dernière, le nouveau président annonçait que quelques postes reviendraient au sein du gouvernement à ceux qu'il appelle « les égarés ».

Des égarés qui se verraient également réserver des postes de députés dans un Parlement qui compte 500 sièges.

Dès son élection, Cheikh Charif Cheikh Ahmed avait tendu la main à tous les groupes armés encore opposés au processus de paix.

Pour l'instant, les shebabs restent insensibles à ces gestes. Depuis le retour et l'installation du président à Mogadiscio, lundi dernier, ils sont repassés à l'attaque. Des combats meurtriers ont eu lieu. Plus de trente morts en tout.

L'offensive la plus meurtrière a eu lieu à Mogadiscio en début de semaine : onze soldats burundais de la force de paix de l'Union africaine sur place ont été tués et 15 autres blessés dans un attentat suicide contre leur camp.

Vers la charia ?


Depuis plus de dix ans, dans un pays sans Etat ni loi, les oulémas somaliens tentent de restaurer la justice. C'est ce qui les a amenés à créer les Tribunaux islamiques.

La charia est selon eux la source de droit première. Ils ne rejettent pas pour autant les autres formes du droit et considèrent par exemple que le droit coutumier et les règles démocratiques doivent s'adapter aux règles coraniques.

Lorsque l'Union des Tribunaux islamiques, avec en tête Cheikh Charif Cheikh Ahmed, a pris le pouvoir à Mogadiscio en juillet 2006, les tribunaux les plus radicaux avaient poussé toute la mouvance vers une application stricte de la charia.

Aujourd'hui, les oulémas sont débarrassés de ces radicaux et professent un islam modéré. Les radicaux, quant à eux, sont entrés dans la clandestinité et se sont transformés en une milice hostile au nouveau pouvoir.

Le président Cheikh Charif Cheikh Ahmed veut manifestement s'appuyer sur les oulémas modérés afin de rallier le plus grand nombre possible de Somaliens et de couper l'herbe sous les pieds des radicaux.

L'instauration de la loi islamique a donc à ses yeux des vertus politiques.