par Catherine Ruelle
Article publié le 03/03/2009 Dernière mise à jour le 03/03/2009 à 18:29 TU
Présentation du film par Michael Raeburn (sous-titrée en français)
Difficile en fait de savoir comment va être reçu ici à Ouagadougou, ce film étonnant signé du grand cinéaste zimbabwéen, qui n’en est pas à une provocation près, puisqu’un de ses premiers films The Grass is singing avait été censuré, sur les écrans sud-africains dans les années 80, et pour cause, puisque c’était l’histoire d’une femme blanche très attirée par son boy noir ! Dans cette nouvelle version de l’apartheid façon Raeburn, l’histoire se déroule dans une petite ville de banlieue proche de Johannesbourg, Triomf, ville peuplée de familles blanches et pauvres, après que ses habitants noirs, en aient été expulsés.
«On a mis 3 siècles à se débarrasser des Blancs, alors pourquoi un film ?...»
Le contexte politique : la campagne électorale qui allait porter Mandela au pouvoir.
Le film est donc traversé d’éclats de cette campagne, cortèges zoulous, manifestation du parti extrémiste afrikaaner, qui émaillent le destin misérable de cette famille de petits blancs pauvres : père alcoolique , fils dégénéré, mère soumise, aux coups des uns et aux envies très sexuées des autres.
Bref une famille, d’affreux, sales et méchants, pour parodier le titre du film d’Ettore Scola. Michael Raeburn a trouvé un vrai ton pour nous raconter en images fortes, le racisme ordinaire, la vie quotidienne chez les pauvres, noirs et blancs d’ailleurs, et l’espoir extraordinaire qui se fait jour dans les rues… Le passage d’un monde à l’autre, la naissance d’une société ou rien ne sera plus jamais comme avant.
A voir, à écouter
03/03/2009