par RFI
Article publié le 03/03/2009 Dernière mise à jour le 03/03/2009 à 13:17 TU
Selon des sources dignes de foi, des militaires se sont présentés ce lundi matin au siège de la police judiciaire à Bissau. Ils ont défoncé la porte du bureau de la directrice et ont récupéré un important stock de cocaïne. Il s’agissait d’un stock saisi il y a quelques semaines. Dans la nuit de dimanche à lundi, au siège de l’état-major cette fois, une bombe télécommandée, cachée sous un escalier, explose. Le chef d’état-major de l’armée est tué. Le mode opératoire n’est pas courant en Afrique. L’attentat à la bombe est une spécialité des trafiquants latino-américains ou de la mafia italienne.
La cocaïne aggrave les tensions
Même si pour l’instant rien ne permet d’impliquer les narcotrafiquants dans l’assassinat du président Vieira, tous les spécialistes s’accordent sur un point : la cocaïne n’a fait qu’aggraver les tensions qui minaient depuis longtemps l’armée bissau-guinéenne. Les Nations-Unies tirent la sonnette d’alarme. « Le trafic de drogue menace de saper le processus de démocratisation en Guinée-Bissau », note le dernier rapport de l’ONU consacré au narcotrafic en Afrique de l’ouest. Les barons de la drogue en Colombie ont fait de la Guinée-Bissau l’une de leurs principales bases de transit en Afrique. La drogue traverse l’Atlantique dans de petits avions puis elle est redistribuée dans la région, en Guinée-Conakry, au Sénégal et en Mauritanie avant d’être acheminée vers sa destination finale, le lucratif marché européen.