par RFI
Article publié le 04/03/2009 Dernière mise à jour le 27/10/2009 à 04:25 TU
De gauche à droite et de haut en bas : Pierre Falcone, Arcady Gaydamak, Charles Pasqua et Jean-Christophe Mitterrand.
(Photo : AFP)
Les faits font penser à un thriller hollywoodien : dans les années 90, le président Dos Santos cherche à se procurer des armes pour terrasser les rebelles de l’Unita, mais la France refuse d'aider l'Angola.
C'est alors que via Jean-Christophe Mitterrand, l’ex-monsieur Afrique de l’Elysée, les autorités angolaises rencontrent Pierre Falcone. Falcone s’associe à l’Israélien d’origine russe, Arcadi Gaydamak qui, lui, a des contacts dans les pays de l’Est pour dénicher l’arsenal nécessaire à l’Angola.
Quelque 420 chars, des milliers d’obus... pendant des années, les contrats s’empilent, l’argent coule à flot. Falcone et Gaydamak arrosent en pots-de-vin des dizaines d’obligés dont des hommes politiques comme Pasqua et Marchiani. Voilà, brièvement, comment les avocats généraux ont résumé l’affaire après 4 mois de débats.
Angola riche en pétrole
Les réquisitions ont demandé la sévérité : 18 mois de prison pour Jean- Charles Marchiani, un an pour Jean-Christophe Mitterrand, mais c’est sur Arcadi Gaydamak et Pierre Falcone que l’accusation a tapé le plus fort : en demandant six ans de prison. Bien sûr, le procureur a montré peu d’illusions sur l’application de ces deux peines puisque Gaydamak est réfugié en Israël et que Pierre Falcone, en tant qu’ambassadeur angolais de l’Unesco, est protégé par l’immunité diplomatique.
Les arguments des avocats de la défense peuvent être entendus par le Tribunal. Comme ils l’ont plaidé hier mardi et vont le faire encore aujourd'hui, les avocats affirment que ce trafic d’armes n’est pas constitué, puisqu’aucune munition n’a jamais transité par l’Hexagone. Et ce qui vient accréditer cette thèse, soulignent les avocats, c’est la lettre qu’a envoyée le ministre de la Défense Hervé Morin à la justice, affirmant que dans cette affaire il n’y a pas de délit.
Car il est bon de rappeler que pour le gouvernement, ce procès tombe bien mal au moment où la France cherche à se rapprocher d’un Angola apaisé et surtout riche en pétrole.