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Fespaco

Teza

par Sophie Torlotin

Article publié le 06/03/2009 Dernière mise à jour le 06/03/2009 à 03:41 TU

Teza raconte les quarante dernières années de l’histoire éthiopienne à travers le portrait d’un intellectuel, Anberber. Alternant présent et passé, Haile Gerima filme l’élan des révolutionnaires communistes qui crurent à des lendemains meilleurs pour redresser leur pays. Puis la façon dont les idéaux révolutionnaires ont été dévoyés, ou récupérés par des hommes avides de pouvoir.

Haile Gerima, réalisateur de <i>Teza</i>.(Photo : AFP)

Haile Gerima, réalisateur de Teza.
(Photo : AFP)

Le personnage principal Anberber, après des années d’études en Allemagne, croit un temps pouvoir aider son pays et éradiquer les maladies mortelles. Mais, face à la dégradation de la situation, à la terreur et aux luttes entre factions rivales, il part en exil en Allemagne de l’Est, avant de retourner en Ethiopie, mutilé, victime de violences racistes à Leipzig.

Teza explore tous les thèmes de prédilection du réalisateur ethiopien installé depuis quarante ans à Los Angeles. Il s’interroge sur le rôle des intellectuels, sur leurs responsabilité, leur engagement, leur culpabilité aussi...

Sacrifier sa vie pour un idéal dévoyé, est-ce que cela valait la peine ?

La photographie, classique mais superbe, magnifie cette histoire poignante qui a déjà fait le tour des festivals. Teza a obtenu deux prix à la dernière Mostra de Venise dont le prix d’interprétation pour l’acteur principal, Aaron Arife, qui regarde, impuissant, tous les événements se dérouler sans rien pouvoir faire.

Présenté également en sélection aux Journées cinématographiques de Carthage, l’autre festival panafricain de cinéma qui se tient tous les deux ans à Tunis, Teza a décroché la distinction suprême, le Tanit d’or. Et il devrait sans nul doute figurer au palmarès du Fespaco.

La phrase du jour

« Si Dieu joue du tam tam pour toi, tu as intérêt à danser, sinon quelqu’un pourrait danser à ta place», tirée du film « Ramata » de Léandre-Alain Baker.