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Deux soldats tués dans un attentat en Irlande du Nord

Article publié le 08/03/2009 Dernière mise à jour le 08/03/2009 à 17:50 TU

(Source : Wikipedia)

(Source : Wikipedia)

Un spectaculaire attentat contre une base militaire samedi soir a tué deux soldats et a fait quatre blessés graves, deux autres soldats et deux civils. Le Premier ministre d'Irlande du Nord Peter Robinson a annulé son voyage à Washington où il était attendu. L'attentat survient presque 10 ans après les accords dits du Vendredi Saint, qui ont amené le calme avec le partage du pouvoir entre les catholiques et les protestants ; depuis plusieurs mois cependant, la violence était de retour, provenant de petits groupes de paramilitaires républicains hostiles au processus de paix.

Avec notre correspondant à Belfast, Hervé Amoric

L'Irlande du Nord n'avait pas été réveillée au milieu de la nuit par des nouvelles de cette nature depuis longtemps. Les habitants d'Antrimn voisins d'une base militaire ont d'abord cru à un feu d'artifice. Mais il s'agissait d'un attentat, spectaculaire.

Les assaillants ont conduit leur voiture jusqu'aux portes de la base, et ils ont ouvert le feu à l'arme automatique sur les soldats. Le bilan provisoire est de deux morts, deux soldats, et de quatre blessés graves, dont deux civils. Aucune organisation n'a revendiqué l'attentat, mais un groupuscule dissident de l'IRA est sur le banc des accusés. Un groupuscule qui reçoit fort peu de soutien parmi la population, mais que le chef de la police soupçonne de préparer un assaut, ce qui l'a même poussé à demander des renforts militaires pour la première fois depuis deux ans.

En effet, depuis la mise en place du gouvernement régional, où protestant et catholiques partagent le pouvoir, l'Irlande du Nord croyait avoir relégué la violence à l'histoire. Pas de danger pour le processus de paix, mais cet attentat montre que les braises du conflit restent chaudes.

Maurice Goldring, universitaire, professeur émérite d’études irlandaises

« Pour l'attribution de l'attentat, il faut être extrêmement prudent, toutes les hypothèses restent ouvertes... La population ne veut pas le retour à une guerre qui a empoisonné le pays depuis plus de trente ans. »

08/03/2009 par Catherine Rolland

La menace d’attentat planait

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Aucun soldat n’avait plus été tué en Irlande du Nord dans de telles circonstances, depuis douze ans et cette attaque brutale survient, alors que le chef de la police d’Irlande de Nord, Hugh Orde venait de confirmer l’arrivée d’une nouvelle unité spéciale de militaires, chargée justement de surveiller de petits groupes de dissidents républicains, hostiles au processus de paix.

Depuis plusieurs jours, le seuil d’alerte avait d’ailleurs été relevé, car on jugeait la menace d’attentat contre l’armée, la plus importante depuis près de dix ans.

Plus d’une dizaine de tentatives de meurtres contre des policiers ont été signalées depuis un an et demi, et en février dernier, les forces de sécurité avaient désamorcé une bombe, dans le comté de Down, qui visait un camp militaire.

L’attaque de samedi soir n’a elle, toujours pas été revendiquée, mais les soupçons se portent déjà sur le groupe républicain dissident « IRA véritable », responsable de l’attentat à la bombe d’Omagh, qui avait fait vingt-neuf morts en 1998.

« Un groupe qui, d’après la presse dominicale, est depuis l’an dernier en train de se réarmer et de se réorganiser ». Et si ces soupçons se confirment, cette action marque une nouvelle phase très inquiétante dans la campagne de ces paramilitaires.