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Corée du Nord

Menace de guerre

Article publié le 09/03/2009 Dernière mise à jour le 09/03/2009 à 14:31 TU

En publiant cette photo de l'agence officielle de presse nord-coréenne le 8 mars, Pyongyang veut ainsi montrer sa capacité à mobiliser son armée.

En publiant cette photo de l'agence officielle de presse nord-coréenne le 8 mars, Pyongyang veut ainsi montrer sa capacité à mobiliser son armée.

La Corée du Nord brandit la menace de la guerre si la fusée, qu’elle s’apprête à lancer d’ici quelques jours, était « interceptée et détruite par une puissance étrangère ». Elle menace de répondre par les moyens militaires les plus puissants. Depuis l’annonce par la Corée du Nord d’un imminent lancement de satellite, les services américains et sud-coréens ont considéré que ce tir cachait plutôt un essai de missile longue portée, laissant planer le doute sur une éventuelle destruction de la fusée.

Avec notre correspondant à Séoul, Thomas Ollivier

« Toute attaque de notre satellite, lancé avec des intentions pacifiques, signifierait la guerre », a averti la Corée du Nord. Elle anticipe sur la possible destruction de sa fusée par les Etats-Unis ou le Japon qui, tous deux, ont averti que c’était une possibilité à envisager.

Cette annonce survient le jour même du début des grandes manœuvres annuelles conjointes entre la Corée du Sud et les Etats-Unis. Un exercice militaire que la Corée du Nord considère traditionnellement comme la répétition générale d’une agression à son égard.

Les deux questions sont liées, puisqu’on croit que Pyongyang a décidé de lancer ce qu’elle affirme être un satellite dans l’intervalle des 12 jours que dureront les manœuvres américano-sud-coréennes. La semaine dernière, elle a interdit son espace aérien aux avions sud-coréens et elle vient de couper la dernière ligne de communication avec Séoul, leur liaison militaire.

Séoul a, pour sa part, déclaré « regretter » la nouvelle provocation nord-coréenne. Mais ici, on est habitué aux rodomontades martiales de Pyongyang et personne n’envisage sérieusement qu’une guerre puisse être déclenchée.

Une tension récurrente

Les menaces entre les deux Corée sont régulières. Mais le ton monte à chaque fois que les Etats-Unis et la Corée du Sud mènent des manœuvres communes dans la péninsule. Aujourd'hui, l'armée américaine maintient environ 25 000 hommes en Corée du Sud. Le Pentagone participe activement à l'équipement et l'entraînement des forces sud-coréennes. Sur le terrain, l'exercice Key Resolve - Foal Eagle 09 ne devrait pas amener de grande nouveauté. L'US Air Force a démenti la participation de ces bombardiers furtif B2, venus de l'île de Guam, et ces chasseurs F22, basés à Okinawa, au Japon. Mais cet exercice intervient dans un contexte bien particulier, car Pyongyang est sur le point de procéder à un tir de missile longue portée, le Tépondong 2. Officiellement, une « fusée » qui emporte un satellite de Télécommunication. Et ce nouvel essai est vécu comme une provocation par le voisin sud-coréen et comme une menace par le Japon et même par les Etats-Unis, puisque le nouveau missile pourrait atteindre l’Alaska. Un message aussi de la Corée du Nord vis-à-vis de la nouvelle administration américaine, alors que les négociations à six autour du démantèlement des installations nucléaires nord-coréennes, en échange d'une aide économique et de garanties sécuritaires, sont toujours dans l'impasse.

Olivier Fourt