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Crise mondiale

Le FMI soigne son Afrique

Article publié le 10/03/2009 Dernière mise à jour le 10/03/2009 à 10:19 TU

Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, à l'Université de Dar es Salaam, en Tanzanie, le 9 mars 2009.(Photo : Reuters)

Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, à l'Université de Dar es Salaam, en Tanzanie, le 9 mars 2009.
(Photo : Reuters)

Le Fonds monétaire international organise à partir de ce mardi une conférence à Dar es Salaam, en Tanzanie. Pendant deux jours, l’institution internationale tentera de trouver les solutions à apporter au continent face à la crise. Les représentants des institutions internationales, des organisations panafricaines, des délégations gouvernementales mais aussi des acteurs du secteur privé, vont donc évoquer les solutions à mettre en œuvre pour faire face à la situation.

De notre envoyé spécial à Dar es Salaam, David Baché

Comment ne pas réduire à néant les progrès économiques accomplis ces dix dernières années en Afrique ? Telle est la question à laquelle la conférence de Dar es Salaam tentera d’apporter des réponses. Selon les prévisions du Fonds monétaire international, la croissance africaine chutera de 5,25% en 2008 à 2,25% en 2009.

Quoique moins intégrée à l’économie mondiale, l’Afrique est néanmoins touchée par le ralentissement des échanges et donc, par la baisse de ses exportations, par la baisse des investissements étrangers, ou encore, par la chute du cours des matières premières. A l'exception du cacao, dont le cours a atteint un sommet historique en décembre, les principales ressources naturelles du continent ont vu leur valeur chuter sur les marchés mondiaux. C'est notamment le cas du pétrole, du cuivre ou encore du coton.

Les revenus issus de l'exportation des matières premières représentent pour beaucoup de pays africains une composante essentielle du budget national, avec les aides internationales qui sont elles aussi menacées, les pays donateurs étant eux-mêmes confrontés à des difficultés économiques... Or, pour rééquilibrer un budget, rien de plus facile que de couper les aides directes.

Le FMI dit aussi craindre une « troisième vague de la crise » et ses conséquences humanitaires, notamment en Afrique subsaharienne.

Redorer le blason du FMI

Au programme des discussions : le maintien des aides, le rôle des entreprises dans le développement du continent, ou encore les relations entre le FMI et les pays d’Afrique.

L’un des objectifs de cette conférence et le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, ne s’en cache pas, est d’ailleurs de soigner son image et de redorer le blason du FMI, souvent mal perçu par les populations du continent africain. Selon lui, la croissance exponentielle du continent ces dernières années est le fruit du travail du FMI, et il s’agit de le revendiquer.

Le Fonds monétaire va aussi relancer son appel pour le doublement de ses ressources, qu’il souhaite voir passer de 250 à 500 milliards de dollars. Le Japon en a déjà promis 100, le reste doit être trouvé d’ici la tenue du G20 le 2 avril prochain. C'est en tous cas, le but de Dominique Strauss-Kahn.

Malgré les nombreuses demandes émanant des pays africains, aucune annonce ne devrait cependant être faite sur de nouvelles facilités pour l’octroi de prêts dans le cadre de cette conférence. En revanche, les pays africains seront priés de veiller à réduire leurs dépenses pour atteindre l’équilibre budgétaire, condition sine qua non de toute intervention de l’institution.

Ngozi Okonjo-Iweala

Directrice générale de la Banque mondiale

« Cette crise financière, c'est une crise humaine. Si on n'agit pas, on aura beaucoup de problèmes. On a projeté que 46 millions de personnes dans les pays en voie de développement vont tomber dans la pauvreté. »

10/03/2009 par Frédéric Garat