par RFI
Article publié le 12/03/2009 Dernière mise à jour le 12/03/2009 à 11:49 TU
Mountazer Al-Zaïdi, le journaliste irakien qui avait lancé ses chaussures sur Georges Bush sans l’atteindre, a été condamné ce jeudi à trois ans d’emprisonnement par la cour criminelle centrale du pays. Le procès avait été ajourné, en raison d’un débat sur la nature de la présence en Irak de l’ancien président des Etats-Unis.
Lors d'une conférence de presse à Bagdad, le 14 décembre 2008, Mountazer al-Zaïdi avait lancé deux chaussures sur le président George W. Bush.
( Photo : AFP )
Il avait plaidé non coupable et sa tante, ce jeudi à la reprise du procès, avait espéré un acquittement. Mais la cour criminelle n'a pas répondu à son vœu. Le jugement peut même paraître particulièrement lourd pour ce que le journaliste avait présenté comme un geste d'humeur naturelle.
Mountazer al-Zaïdi était poursuivi pour agression contre un chef d'Etat en visite officielle. Il encourait jusqu'à 15 ans d'emprisonnement. Ses avocats avaient tenté sans succès de faire requalifier le chef d'accusation, estimant que Georges Bush effectuait à l'époque en Irak une visite surprise qui ne pouvait donc pas être considérée comme officielle.
Un héros pour l’opinion publique irakienne
Ce débat juridique était à l'origine du report du procès qui s'était initialement ouvert le 19 février. Lors de la première audience, le journaliste irakien avait affirmé avoir été frappé et torturé à l'électricité durant sa détention.
Son jet de chaussures, le 14 décembre, qui avait visé l'ancien président américain sans l'atteindre, a fait du journaliste un héros au sein de l'opinion publique irakienne et plus largement, chez les opposants à la présence américaine en Irak.