France / Culture

Alain Bashung est mort

par  RFI

Article publié le 14/03/2009 Dernière mise à jour le 17/03/2009 à 08:56 TU

Madame rêve, Osez Joséphine, ou Gaby sont quelques-uns de ses titres phares. Plébiscité par tous comme le « dernier géant » du rock français, Alain Bashung est un chanteur inclassable. Depuis avril, en dépit d’un cancer du poumon, il n’avait pratiquement pas quitté la scène. Il venait de fêter ses 61 ans. Bleu pétrole son dernier album sorti au printemps s’est vendu à plus de 200 000 exemplaires. Le 28 février, aux 24e Victoires de la musique, il a remporté trois récompenses : interprète masculin de l'année, album chanson de l'année pour Bleu pétrole et tournée de l'année. Il est ainsi devenu l'artiste le plus primé de l'histoire des Victoires de la musique avec onze trophées.
Portrait d'Alain Bashung : un grand nom du rock français s'en va

Alain Bashung remporte trois trophées : interprète masculin de l'année, album de chansons de l'année, et spectacle de l'année.
(Photo : E. Sadaka/RFI)

Lunettes noires et feutre noir, costume assorti, on dirait Bashung échappé d’un film policier. Une silhouette sombre et gracile dotée d’une colossale énergie et surtout d’une voix grave reconnaissable entre toutes.

Gaby, son premier tube sorti en 1979 est à des années lumière de ses disques suivants. Orfèvre, Alain Bashung combine la poésie des textes avec des rythmes blues et rock. Boris Bergman, parolier de Juliette Gréco puis Jean Fauque, son complice des années durant, l’aideront à ciseler ses textes.

Son style musical s’affine avec les années. Plus audacieux, plus renouvelé. Car Bashung est un perfectionniste et un instinctif. Il sait trouver les mélodies et s’entourer des meilleurs musiciens.

Après Vertige de l'amour, il enregistre un album avec Gainsbourg. Mais c’est avec Osez Joséphine puis Madame Rêve que le succès arrive enfin. Fantaisie militaire, sorti en 1998, est couronné meilleur album français de ces vingt dernières années.

Alain Bashung, pourtant, n’aime pas les feux des projecteurs. De sa vie, le timide Bashung n’a  jamais beaucoup parlé. Né de père inconnu, il a grandi dans un village d’Alsace, élevé par sa grand-mère. C’est l’ennui de ces premières années, dit-il, qui lui ont donné ce goût du rêve. Du rêve et de l’imaginaire, Bashung en était le porte-voix, une voix intacte et fascinante jusqu’au bout.

Alain Bashung sera inhumé le vendredi 20 mars au cimetière du Père-Lachaise à Paris, après un dernier hommage qui lui sera rendu en l'église de Saint-Germain-des-Prés.