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Chronologie

La crise politique à Madagascar

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 18/03/2009 Dernière mise à jour le 18/03/2009 à 15:43 TU

Les dates-clés de la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina.

13 décembre : La chaîne de télévision privée Viva du maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, est interdite après la diffusion d'une interview de l'ex-président Didier Ratsiraka (1975-1993 et de 1997-2002), exilé en France depuis l'accession au pouvoir de Marc Ravalomanana en 2002.


17 janvier : Andry Rajoelina réunit plus de 20 000 personnes dans un parc de la capitale. Le 23, il dénonce une « dictature générale » et se présente comme le porte-parole de la contestation.


24-26 janvier : Un rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de partisans du maire dégénère en pillages. Les locaux de la radio nationale (RNM), deux centrales d'achat du groupe agroalimentaire Tiko de Ravalomanana et les locaux de sa télévision privée MBS sont saccagés. Un manifestant partisan d’Andry Rajoelina est tué par balles.

Réactions de la foule à Madagascar

« Les gens brûlent le patrimoine du président, les gens réclament ce qu’il a pillé [...] Toute cette pagaille-là, c’est la manière pour les Malgaches d’exprimer que ce régime-là ne les satisfait plus ! »

26/01/2009 par Nicolas Champeaux



27 janvier
: 25 corps calcinés sont découverts dans les décombres d'une galerie commerciale incendiée la veille, six dans une centrale d'achat du groupe Tiko. Viva reprend ses émissions.

28 janvier : Marc Ravalomanana accuse Andry Rajoelina, maire d’Antananarivo d'être « l'initiateur de troubles » et Roland Ratsiraka, le neveu de l’ancien président, Didier Ratsiraka, qui était candidat à la présidence de 2006, d’être lui : « le cerveau des événements ». 10 000 personnes sur la place du 13-Mai, haut lieu de la contestation dans la capitale. La gendarmerie dénombre au moins 68 morts en deux jours dans le pays.

Marc Ravalomanana, président de Madagascar

Roland Ratsiraka est derrière les émeutes

« C'est lui [Roland Ratsiraka] le cerveau avec les leaders d'ici. Il faut le rechercher et le maîtriser. Oui, il y a un mandat d'arrêt contre lui. »

28/01/2009

Roland Ratsiraka répond au président

« Cela s’est déroulé à Antananarivo, à Fianarantsoa, à Manakara, à Tuléar, à Sambava, Majunga, partout et il veut que ce soit moi le bouc émissaire. Eh bien, je lui dis tout simplement, Monsieur Ravalomanana, laissons le peuple juger, le jour où il faudra juger. »

28/01/2009 par Juliette Rengeval



31 janvier
: Rajoelina se proclame en charge des affaires du pays. Ravalomanana réaffirme être « le président ».

Marc Ravalomanana

Président de Madagascar

«Je reste toujours le président de ce pays.»

01/02/2009 par Nicolas Champeaux



3 février
: Rajoelina est destitué de son mandat de maire. Le 7, il prend la tête d'une "Haute Autorité de transition" et désigne comme "Premier ministre" Roindefo Monja.

Témoignages de Malgaches sur la place du 13-Mai

« Je suis heureux. Je jubile carrément ! Le pays vient de se débarrasser d'un usurpateur. »

31/01/2009

Au moins 28 morts et 212 blessés lorsque la garde présidentielle tire sur des partisans de Rajoelina. En tout, une centaine de personnes ont été tuées dans les violences.

Témoignage d'un docteur aux urgences du CHU d'Antananarivo

« La plupart sont blessés par balles, les autres ont été piétinés pendant le mouvement de foule. Il y a aussi beaucoup de décès. Jusqu'à maintenant on peut compter jusqu'à quarante corps au moins à la morgue. »

07/02/2009 par Carine Frenk



16 février
: Monja nomme deux "ministres", portant à 12 le nombre de "ministres" censés aux yeux de l'opposition remplacer le gouvernement.

Andry Rajoelina, ex-maire d'Antananarivo

« La population veut un changement aujourd'hui. Quelle a été la réponse du gouvernement ? Quelle a été la réponse de M. Ravalomanana ? Il a répondu par des tirs et cela est condamnable. »

08/02/2009 par Nicolas Champeaux



8 mars
: Des soldats déclenchent une mutinerie dans un important camp militaire aux portes de la capitale pour protester contre la répression des manifestations de l'opposition. Le 11, l'armée remplace son chef d'état-major nommé par le président. La gendarmerie et la police annoncent le 12 mars, "travailler ensemble" avec le nouveau chef d'état-major pour le "rétablissement de l'ordre".

Colonel Noël Rakotonandrasana

Chef des mutins

« Avec toutes les répressions à Madagascar, on a été obligé de prendre nos responsabilités. [...] C'était à la demande du peuple. »

09/03/2009 par RFI



14 mars
: L'opposition s'empare du siège du gouvernement. Le "Premier ministre" d'un cabinet de l'opposition baptisé "Haute Autorité de transition" affirme que le président, l'Assemblée nationale, le Sénat et le gouvernement sont "déchus de leurs fonctions". Rajoelina affirme qu'il "commande" l'armée "dans tout Madagascar". La présidence et le gouvernement répliquent que le pouvoir est entre les mains de Ravalomanana.

15 mars : Marc Ravalomanana affirme qu'il ne démissionnera "jamais".

Déclaration exclusive de Marc Ravalomanana à RFI

« Je resterai jusqu'à la fin. »

14/03/2009 par Ghislaine Dupont



Le 16 mars, Rajoelina demande "aux forces de l'ordre d'exécuter sans retard" un "mandat d'arrêt" émis par l'opposition et visant le président. L'armée investit les bureaux de la présidence dans le centre d'Antananarivo pour "précipiter le départ" de Ravalomanana, retranché dans le palais présidentiel en banlieue de la capitale.

Andry Rajoelina

Chef de l'opposition malgache

« Le référendum n'est pas le souhait de la population parce que tout le monde conteste le président Ravolamanana. Il n'est plus digne de diriger notre pays. »

16/03/2009 par RFI



17 mars
: Rajoelina fait une entrée triomphale dans les bureaux de la présidence. Ravalomanana démissionne et confie ses pouvoirs à un "directoire militaire". Les trois généraux qui ont hérité des pleins pouvoirs les transférent à Andry Rajoelina.

18 mars : La cour constitutionnelle malgache confirme officiellement Andry Rajoelina comme président de la République de Madagascar.

Andry Rajoelina : «Depuis quelques heures, c'est moi qui dirige le pays»

« Suite à la décision du directoire militaire, c'est moi, Andry Rajoelina, qui dirige le pays actuellement... Je suis le président de la transition. »

18/03/2009 par Catherine Ninin