Article publié le 18/03/2009 Dernière mise à jour le 18/03/2009 à 21:17 TU
Avec notre correspondant à Dakar, Laurent Correau
Le comité du ministère de la Justice explique que non seulement ces dix-neuf personnes bénéficient de la grâce présidentielle, mais qu’en plus toutes les conséquences juridiques des évènements de Kédougou seront effacées par une amnistie afin « d’installer définitivement l’oubli dans les cœurs et dans les esprits ».
A Kédougou même, cette grâce semble accueillie favorablement par les populations. Mamadou Dian Diallo, qui est un représentant des jeunes, estime ainsi que tout le monde est satisfait de la décision du président de la République : « Ces jeunes, dit-il, vont pouvoir retrouver leur liberté. Ils vont du coup pouvoir retrouver leur travail ».
La satisfaction également de Mohamadou Fadiakou qui se présente aux élections locales sur une liste de la société civile baptisée « Anka Kédougou Yéléma » (Ensemble changeons Kédougou). « Nous ne pouvons que nous réjouir de cela », a-t-il estimé en regrettant cependant le calendrier de cette grâce. « Il y a quelque part de la manipulation politique », selon Mohamadou Fadiakou, qui s’étonne que la décision soit annoncée à quelques jours du scrutin local et alors que le président de la République se rend à Kédougou.
Du côté de l’organisation des droits de l’homme, Mor Khouma de la Raddho (Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme), estime lui aussi que « cette grâce est une façon d’influencer le résultat des élections locales ». Le militant déplore par ailleurs que « l’enquête sur la mort du jeune Sina Sidibé pendant ces évènements n‘ait toujours pas avancée ».