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France

Mobilisation massive pour l'emploi et les salaires

Article publié le 19/03/2009 Dernière mise à jour le 20/03/2009 à 03:23 TU

Dans les rues, l’appel à la mobilisation a été entendu. Pari gagné pour les syndicats. Selon la CGT, trois millions de manifestants ont défilé un peu partout en France, un million deux cents mille selon la police. C’est  mieux que le 29 janvier dernier. Deux cents défilés ont été organisés. Et dans les cortèges, le même refrain :  les salariés du public, comme du privé, réclament de nouvelles mesures du gouvernement pour lutter contre la crise. Mais le premier ministre François Fillon exclut tout nouveau plan de relance.

Une bannière dans le cortège de Nantes (Nord-Est) le 19 mars 2009.(Photo : S.Mahe/Reuters)

Une bannière dans le cortège de Nantes (Nord-Est) le 19 mars 2009.
(Photo : S.Mahe/Reuters)

Sous un soleil printanier, des dizaines de milliers de manifestants en colère. Des salariés du public et du privé, Thomson, Nouvelles Frontières, Total ou encore Renault, dont Jean-Luc Girard est l’un des ouvriers, inquiet pour son emploi : « Pour l’instant, c’est le chômage technique, mais je pense que demain, ce sera le licenciement. Je pense que la première étape, c’est le chômage technique pour toucher l’aide de l’Etat en 2009, et voire 2010 le licenciement, prédit-il. Le gouvernement va donner de l’argent certainement à Renault comme il en a déjà donné à Peugeot , mais ça ne va pas être pour aider les salariés qui sont au chômage technique ».

Dans la rue, les revendications sont nombreuses : hausse des salaires, fin du bouclier fiscal, retrait de la loi sur la réforme de l’université. Les manifestants attendent de nouvelles mesures du gouvernement, sans vraiment y croire. « Des nouvelles mesures, non des mesurettes qu’ils vont saupoudrer comme ils font, comme d’habitude», clame un agent hospitalier. Et si les grévistes estiment que le gouvernement ne cédera pas cette fois-ci, ils ne comptent pas s’arrêter là pour autant.

Pas de nouveau plan de relance, selon François Fillon

Du côté des syndicats, on se félicite de la mobilisation, plus forte que lors de la précédente manifestation unitaire du 29 janvier dernier. Entre 85 000 et 350 000 personnes à Paris, selon les sources, 25 000 à 30 000 à Lyon, 10 000 à 25 000 à Nice, entre 34 000 et 60 000 à Grenoble et plusieurs dizaines de milliers à Marseille. « La journée est réussie, on ne comprendrait pas que cela amène un silence complet, tant du patronat que du gouvernement », a estimé François Chérèque, leader de la CFDT. Le gouvernement « devra accepter de rediscuter avec les syndicats », a renchérit Bernard Thibaut de la CGT.

Après le succès de la journée du 29 janvier, le président Sarkozy avait  débloqué une enveloppe de 2,6 milliards d’euros en faveur des ménages les plus pauvres.

Cette fois, avant même le mouvement de ce jeudi,  le gouvernement avait prévenu qu’il n’y aurait pas de deuxième sommet social. Et ce jeudi soir, sur la chaîne privée TF1, le Premier ministre, François Fillon,  a exclu un nouveau plan de « relance de l’économie », même s’il a admis que « les Français ont exprimé une inquiétude très légitime ».

François Fillon

Premier ministre français, invité du journal de TF1

« On a, avec les mesures de relance qui ont été décidées, doublé le déficit public de notre pays cette année. Je pense que tous les Français comprennent qu'on ne peut pas aller au-delà. »

20/03/2009

A écouter

Brice Hortefeux

« Le président de la République a exigé du gouvernement que toutes les mesures qui ont été annoncées lors du sommet social entrent en vigueur entre aujourd'hui et le mois de juin. »

20/03/2009