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Sénégal

Scrutin test marqué par des dysfonctionnements

par  RFI

Article publié le 23/03/2009 Dernière mise à jour le 23/03/2009 à 11:38 TU

Les Sénégalais sont allés aux urnes hier dimanche pour élire leurs conseillers ruraux, municipaux et régionaux. Un scrutin local qui avait valeur de test pour le pouvoir et l’opposition. En attendant les résultats officiels, les radios sénégalaises ont égrainé toute la nuit les résultats bureau de vote par bureau de vote décrivant ce qui semble bien être une percée de l’opposition. Selon le ministère de l’Intérieur, la participation s’est élevée à environ 50%. Le scrutin d’hier a en tout cas été marqué par de graves problèmes dans la distribution des bulletins de vote qui ont souvent créé de longs retards dans l'ouverture des bureaux.

Des électeurs attendent pour voter à Dakar, le 22 mars 2009.( Photo : Reuters )

Des électeurs attendent pour voter à Dakar, le 22 mars 2009.
( Photo : Reuters )

Organisation chaotique des élections

« Ce n'est qu'à quatorze heures que les premiers électeurs ont pu voter. Six heures après l'heure officielle. »

23/03/2009 par Laurent Correau

Reportage sur les retards dans le scrutin

« Le ministère de l'Intérieur pour expliquer ces difficultés rappelle qu'il a fallu gérer lors de cette élection la répartition de 55 millions de bulletins. »

23/03/2009 par Laurent Correau

De notre correspondant au Sénégal, Laurent Correau

A Pikine, en banlieue de Dakar, la colère et les huées des électeurs de l’école 7A ont accueilli le passage du maire sortant, ce dimanche. Des électeurs poussés à bout par les retards dans le démarrage du scrutin. Ce n’est qu’à 14 heures que les premiers ont pu voter,  six heures après l’heure officielle.  

De manière générale, le scrutin a été marqué par des retards importants, comme le reconnaît Issa Sall, porte-parole de la Commission électorale nationale autonome (CENA) : « Il y a eu un gros problème d’aiguillage des bulletins.  Ces bulletins sont arrivés en retard dans de très nombreux endroits. Et je crois que le phénomène a touché l’ensemble du territoire national. Cela a retardé beaucoup le vote, car il y a des bureaux  qui n’ont commencé à fonctionner qu’à midi.  Même 13 heures, ou même au-delà. »

«Quelques difficultés», selon les autorités

Au ministère de l’Intérieur, on reconnaît ces retards dans le processus électoral. Mais on rappelle que ce scrutin a été beaucoup plus complexe à organiser que les précédents : 90 listes en présence, près de 55 millions de bulletins de vote.

Pour autant, Makoumba Koumé, l’un des responsables de la communication du ministère, justifie et relativise ces dysfonctionnements : « Il est vrai qu’on a rencontré quelques difficultés dans le dispatching du matériel auprès des autorités administratives. Et cela se comprend pour la mise en branle d’une machine de cette nature.  Rappelez-vous que nous sommes passés de 320 collectivités à 543. Aujourd’hui, on ne peut pas me dire qu’il y a eu des problèmes dans plus de 10 ou 15 collectivités locales. Cela s’est maitrisé à partir de 12, 13 heures ».

La RADDHO, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme, l’une des organisations chargées de veiller au bon déroulement du scrutin, affirme que, dans certaines circonscriptions du pays, le vote n’avait tout de même pas démarré en fin d’après-midi.