Article publié le 23/03/2009 Dernière mise à jour le 23/03/2009 à 14:57 TU
Les Sénégalais ont voté, ce dimanche, pour élire leurs conseillers ruraux, municipaux et régionaux. Un scrutin local, dont tout le monde s'accorde à dire qu'il avait valeur de test, et pour le pouvoir et pour l'opposition. Les premières tendances semblent en faveur de l’opposition. Si cela se confirmait, ce serait une première depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdoulaye Wade en 2000.
Les élections locales du 22 mars constituent un test important pour le président Wade commme pour ses adversaires.
( Photo : AFP )
Avec notre correspondant à Dakar, Laurent Correau
On ne dispose pas encore de résultats officiels, mais les médias sénégalais diffusent, depuis ce dimanche soir, de nombreux chiffres sur cette élection. Les états-majors, eux, centralisent les résultats qui leurs sont envoyés par leurs délégués. On commence à avoir des réactions aux premières tendances. La coalition de l’opposition, Benno Siggil Senegaal («S'unir pour un Sénégal debout»), par exemple, crie victoire sur plusieurs localités importantes du pays, à commencer par Dakar mais aussi, la banlieue, la ville de Saint Louis, dans le nord, ou des localités comme Louga, Kaolack ou Podor.
Le socialiste Serigne Mbaye Thiam, l’un des responsables de Benno Siggil Senegaal, a ainsi affirmé à RFI que le président Wade, son parti et sa coalition sont minoritaires aujourd’hui dans le pays, et que le chef de l’Etat doit, selon lui, prendre des initiatives, pour faire correspondre la majorité électorale et les structures de gouvernement.
A l’APR Yaakaar, le parti de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, on parle de « victoire de l’opposition », et on se félicite du succès électoral de Macky Sall, dans son fief de Fatick. «Il faut maintenant que l’opposition fasse son unité et forme un vrai projet pour prendre en charge le développement», a déclaré Seydou Gueye, le porte-parole de cette formation.
Les partisans d’Idrissa Seck, ex-bras droit du président Wade, saluent pour leur part sa large victoire à Thies. Idrissa Seck qui n’a pas caché lors de la campagne qu’il souhaitait prendre appui sur cette base de Thiès pour partir à la conquête de la présidence en 2012.
Du côté du PDS, qui était au sein de la coalition Sopi 2009, Makhtar Gaye, qui est un membre du comité électoral, reconnaît que « les tendances pour l’instant ne sont effectivement pas favorables au parti au pouvoir. Les populations, a-t-il dit à RFI, ont saisi cette opportunité en période de crise pour manifester leur mécontentement. Si ces tendances se confirmaient, a ajouté ce responsable, que notre coalition et son chef, Abdoulaye Wade, en tirent les enseignements, notamment en relançant le dialogue politique ». Pour autant Makhtar Gaye, estime qu’il faut encore attendre des résultats plus complets. A Dakar, par exemple, les libéraux disent que «le résultat n’est pas encore certain».