par François Cardona
Article publié le 23/03/2009 Dernière mise à jour le 29/03/2009 à 13:45 TU
Photos : François Cardona, Réalisation multimédia : Thomas Bourdeau
Hasankeyf est considérée comme l’un des berceaux de l’humanité. La route qui enjambe le Tigre, et qui mène à la ville, est l’une de plus anciennes au monde. Perchée en haut de la falaise, une imprenable forteresse, qui fut romaine puis byzantine, surplombe les monumentaux piliers de l’ancien pont. Il y a 800 ans, Hasankeyf était la capitale d’un vaste empire. Aujourd’hui, la cité risque de disparaître dans la deuxième plus grande retenue d’eau de Turquie.
L’Etat turc compte néanmoins sauver de la noyade les principaux monuments de cette ville millénaire. Les piliers du pont médiéval, la mosquée, le mausolée seront donc démontés et reconstruits dans un tout nouveau « Parc d’attraction culturel ». Un projet qui évidemment a le don de mettre en rogne les habitants d’Hasankeyf.
La Turquie a besoin d’électricité. En quarante ans, plus de dix-huit barrages ont déjà été construits. Seul problème, cette fois-ci, certains pays européens, l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche, dont les entreprises financent la construction du barrage d’Ilisu, menacent de se retirer du projet. Or sans leur aval, ce barrage, dont le coût est estimé à 1,2 milliard d’euros, risque de ne pas voir le jour.
Lorsque le barrage d’Ilisu sera achevé, plus de 50 000 personnes devront abandonner leur maison, et pour l’instant les compensations financières proposées par l’Etat turc ne sont pas jugées suffisantes. Face à cette situation, les trois Etats européens ont donc suspendu provisoirement les garanties financières qu’ils apportaient aux entreprises participant à la construction du barrage. La Turquie a jusqu’à début juillet pour revoir son projet.
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