par Maud Czaja
Article publié le 23/03/2009 Dernière mise à jour le 24/03/2009 à 00:17 TU
Lors de cette première soirée de bombardement, l’Alliance atlantique a visé trois villes, Pristina, Belgrade et Podgorica. L'opération, baptisée « Force déterminée », va durer 78 jours. D’après l’ONG Human Rights Watch, près de 500 victimes civiles ont été recensées. Cette intervention fut « un conflit controversé mais nécessaire », a déclaré ce lundi 23 mars l’actuel secrétaire général de l’OTAN Jaap de Hoop Scheffer. Des mouvements nationalistes serbes se souviennent de ces bombardements comme étant « la guerre de l’Occident contre la Serbie ».
Les soldats de l’OTAN patrouillent toujours au Kosovo
L’OTAN n’a depuis jamais quitté le Kosovo. Après le retrait des forces serbes, les troupes de la KFOR (Kosovo Force) se sont déployées le 12 juin 1999. Dix ans plus tard, 15 000 soldats sont encore présents sur l’intégralité du territoire kosovar, notamment dans le Nord où la population serbe est la plus importante. C’est dans cette région, dans la ville de Mitrovica, que des incidents ont éclaté après que le Kosovo a reconnu unilatéralement son indépendance, le 17 février 2008.
Il reste actuellement quelque 120 000 Serbes au Kosovo. Des tensions interethniques ressurgissent de temps en temps, démontrant que dix ans après la guerre, la situation est calme mais reste très tendue. Mitrovica est coupée en deux par le fleuve Ibar. Les Serbes du Kosovo vivent d’un côté, les Kosovars albanais de l’autre. Les deux populations ne traversent quasiment jamais le pont, encadré en permanence par les soldats de l’OTAN. Les Serbes du Kosovo peuvent compter sur l’appui de Belgrade, tant financier que politique. Il existe toujours un ministère serbe de l’Intérieur chargé du Kosovo-Metohija.
Belgrade campe sur sa position mais a choisi la voie diplomatique
Ni les bombardements de l’OTAN, ni l’indépendance du Kosovo n’ont fait évoluer la position de Belgrade. La Serbie clame haut et fort qu’elle ne reconnaîtra jamais l’indépendance de son ancienne province, qu’elle considère comme le berceau de la nation serbe. Elle a remporté une première victoire l’automne dernier, en réussissant à obtenir que la Cour internationale de justice se prononce sur la légalité de cette proclamation unilatérale. Belgrade use désormais de tous les moyens diplomatiques en son pouvoir, sans pour autant perdre de vue son ambition de rejoindre, à terme, l’Union européenne. Une position qui sera de plus en plus difficile à tenir puisque 22 des 27 Etats membres ont déjà reconnu le Kosovo comme nouvel Etat.