France / Cybercriminalité
Un Forum international pour mieux se protéger d'un nouveau genre de criminels
par Dominique Desaunay
Article publié le 24/03/2009 Dernière mise à jour le 25/03/2009 à 08:42 TU
La cybercriminalité a causé un préjudice estimé à mille milliards de dollars en 2008.
(Photo : D. Alpoge / RFI)
Au niveau mondial, le vol de données informatiques aux entreprises a causé un préjudice estimé à 1 000 milliards de dollars en 2008, selon une étude de la société spécialisée dans la sécurité informatique McAfee. Pour mettre en place les moyens de lutter contre cette menace, le Forum international de la cybercriminalité a tenu ce mardi 24 mars son édition 2009 au Grand Palais de Lille, dans le nord de la France. Le FIC a réuni 1 500 participants.
Le 3e Forum international de la cybercriminalité a mis l'accent sur les moyens à mettre en place pour protéger ses ressources informatiques contre le vol, le chantage, le risque viral sous toutes ses formes.
Eric Filiol, directeur du laboratoire de virologie et de cryptologie opérationnelle de l'ESIEA Ecole supérieure en informatique, électronique et automatique et spécialiste des cyberattaques déclarait : « En France, nous avons un défaut de culture de sécurité informatique, comparé au monde anglo-saxon qui est beaucoup plus méfiant ».
Eric Fillo expliquait qui étaient ces cyberattaquants et comment ils étaient organisés : « Jusqu’en 2003 essentiellement, c’étaient des individus isolés. Depuis 2003, il s'agit plus d'un soutien mafieux, d'un soutien terroriste malheureusement. Al-Qaïda forme des gens aux techniques de cyberattaques. La typologie de l’attaquant a changé pour passer d’une phase artisanale avec des individus isolés à une phase plutôt industrielle et souvent d’un très bon niveau ».
Pour lutter contre la cybercriminalité, qui a explosé ces dernières années et créé de nouvelles menaces en France, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, présente à ce 3e forum international sur la cybercriminalité à Lille, a annoncé que « des moyens supplémentaires allaient être affectés ». Pour parer à l'explosion de la délinquance qui touche tous les domaines sur internet, le « nombre de cyber-enquêteurs passera de 200 à 300 à la fin de l'année 2009 dans la police et à 214 dans la gendarmerie ».
Et comme dans la lutte contre la cybercriminalité, il vaut mieux prévenir que guérir, un guide pratique et une lettre ouverte aux dirigeants, présentant dix recommandations pour accompagner le chef d'entreprise dans la sécurisation de son espace numérique, ont été distribués aux congressistes.
