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France / Afrique

La mini-tournée africaine de Nicolas Sarkozy

par  RFI

Article publié le 26/03/2009 Dernière mise à jour le 27/03/2009 à 03:01 TU

Le président français Nicolas Sarkozy (g) et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso à l'aéroport de Maya-Maya, le 26 mars 2009.(Photo : Reuters)

Le président français Nicolas Sarkozy (g) et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso à l'aéroport de Maya-Maya, le 26 mars 2009.
(Photo : Reuters)

Nicolas Sarkozy a entamé jeudi 26 mars une mini-tournée en Afrique. Après la RDC jeudi matin, il s'est rendu dans l' après-midi au Congo Brazzaville où il s'est entretenu avec le président Denis Sassou Nguesso. Dans un discours prononcé devant les parlementaires congolais, le chef de l'Etat français a une nouvelle fois défendu sa vision d'une relation franco-africaine « rénovée », débarrassée des « pesanteurs du passé et des soupçons ». Il s'est ainsi défendu de marquer par sa visite son soutien à son hôte avant la présidentielle de juillet prochain et a souhaité que le scrutin se déroule dans « la sérénité et la transparence ».

Nicolas Sarkozy et Sassou Ngesso ont beaucoup parlé économie. Mais le plus important, c’est le discours qu’a prononcé ensuite le président français devant le Parlement de Brazzaville. Deux temps forts à retenir de ce discours : d’abord un plaidoyer en faveur d’une nouvelle relation franco-africaine débarrassée de l’opacité des années passées. Preuve : la révision des accords de défense entre la France et ses anciennes colonies dont le premier exemple est le Togo qui vient de signer avec la France, un nouvel accord. « Le secret entre la France et l’Afrique n’est plus de mise en 2009 », a lancé Nicolas Sarkozy.

C'est ensuite la promesse que la France n’interviendra pas dans la présidentielle congolaise de juillet prochain. Ceci en réponse à ceux qui disent qu’en venant à Brazzaville aujourd’hui, Nicolas Sarkozy soutient de fait, le candidat Denis Sassou Ngesso. Toutefois, Nicolas Sarkozy a reçu dans un hôtel de Brazzaville, cinq délégués de l’opposition congolaise. Mais aucun candidat à la présidentielle de cette opposition : ni Mathias Dzon ni Ange Edouard Poungui par exemple ; tout cela sous prétexte qu’il ne veut pas s’impliquer dans ce vote présidentiel de juillet prochain à Brazzaville.

Mais ici, tout le monde est persuadé que Denis Sassou Ngesso sera aussi candidat, même s’il ne s’est pas encore déclaré et du coup, beaucoup trouvent que Nicolas Sarkozy ne mesure pas son temps avec Denis Sassou Ngesso, alors qu’en revanche, il ne rencontrera pas ses futurs opposants.

Globalement, Nicolas Sarkozy a été plutôt bien accueilli à Brazzaville. Cet après-midi dans l’enceinte du Parlement, l'accueil était très poli, très policé, très calme, avec des applaudissements, mais toujours avec une certaine retenue. En revanche ce matin, à Kinshasa, où le chef de l’Etat y a fait un passage éclair, l’ambiance était électrique, parce que tout cela, c’était sur fond de désaccord à l’intérieur du Parlement de Kinshasa et notamment de l’Assemblée nationale sur la question rwandaise et sur le sort de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée qui a démissionné mercredi 25 mars.

Nicolas Sarkozy n’avait pas le droit à l’erreur. Si le chef de l'Etat français avait encore parlé, ce matin, de partage, de l’espace et des richesses entre le Congo et le Rwanda, comme il l’avait fait il y a deux mois, lors d’une cérémonie de voeux à l’Elysée à Paris, il aurait pris le risque d’être sifflé. Mais il a été beaucoup plus nuancé :

« Je connais l’Histoire des Grands Lacs, a-t-il dit, je comprends votre colère, mais si vous n’organisez pas un bon voisinage entre vous, notamment entre le Congo et le Rwanda, vous ne vivrez pas en paix » provoquant à ce moment là, des applaudissements polis, y compris de la part de Vital Kamerhe (le président démissionnaire de l’Assemblée nationale) qui n’était pas favorable à cette intervention rwandaise dans l’est du Congo Kinshasa.

Finalement, le discours de ce jeudi 26 mars à Kinshasa s’est bien passé, justement parce que Nicolas Sarkozy n’a rien dit de véritablement saisissant sur cette affaire. En réalité, le seul résultat tangible de cette visite éclair, ce matin à Kinshasa, c’est un contrat pour Areva. La société nucléaire française a obtenu le droit d’explorer les gisements d’uranium sur tout le territoire du Congo Kinshasa et les concurrents chinois doivent faire la grimace.

Anne Lauvergeon, PDG d'Areva

« Nous allons signer un accord qui porte sur l'exploration minière d'uranium et dans l'avenir sur son exploitation. »

26/03/2009 par Christophe Boisbouvier