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Union européenne / Ecologie

Le « Green Deal » des Verts européens

par Patrick Adam

Article publié le 27/03/2009 Dernière mise à jour le 27/03/2009 à 23:51 TU

Daniel Cohn-Bendit (g), co-président du Parti Vert européen et son homologue italienne Monica Frassoni (d), lors de leur congrès autour du « Green Deal » européen, à Bruxelles, le 27 mars 2009. (Photo : AFP)

Daniel Cohn-Bendit (g), co-président du Parti Vert européen et son homologue italienne Monica Frassoni (d), lors de leur congrès autour du « Green Deal » européen, à Bruxelles, le 27 mars 2009.
(Photo : AFP)

A deux mois des élections européennes, le Parti Vert européen se réunit en congrès pendant deux jours à Bruxelles. L’occasion de lancer la campagne électorale à l’horizon du scrutin du mois de juin. Un « Green Deal », une « nouvelle donne verte » servira de base commune à la campagne de tous les partis Verts dans les Etats membres.

Le terme est décidément à la mode. En cette période de crise, la référence au « New Deal » lancé en 1933 par le président américain Franklin D. Roosevelt, en pleine débâcle économique, s’impose dans le discours politique. Comme une incantation au changement, après la prise de conscience que la crise apparaît plus structurelle que seulement conjoncturelle. Ainsi le Premier ministre britannique, Gordon Brown, fait-il le lien entre « New Deal écologique » et relance économique.

Michel Barnier, ministre français de l’Agriculture et tête de liste UMP aux élections européennes, plaide quant à lui pour un « New Deal vert ». Dans une tribune publiée dans la presse, il fait valoir que le réchauffement climatique est avec la crise financière internationale l’un des « deux symptômes d’un monde devenu irresponsable ». Michel Barnier se prend à rêver d’une « éco-croissance » qui serait un « nouvel humanisme ».

Cette expression de « New Deal vert » est aussi mise en avant par le Programme des Nations unies pour l’Environnement. Le directeur exécutif du PNUE chiffre à 750 milliards de dollars l’investissement nécessaire pour, à la fois, relancer l’économie mondiale et protéger l’environnement.

Plateforme commune

Après avoir tâtonné dans la recherche de l’expression juste, les Verts européens ont donc décidé de se fédérer autour du « Green Deal ». Il s’agit d’une plateforme commune qui servira de base à l’ensemble des partis écologistes nationaux engagés dans les élections européennes qui se tiendront du 4 au 7 juin 2009. Un programme transnational.

Cette « nouvelle donne verte » repose sur cinq piliers (économique et social, connaissance, diversité, justice sociale et environnementale, enfin démocratique). Sur l’antenne de RFI, Philippe Lamberts, co-président du Parti Vert européen résume les trois axes prioritaires, que sont pour lui la régulation des marchés par des règlements devant être réellement respectés, un plan d’investissement de cinq cents milliards d’euros sur cinq ans pour une transformation verte de l’Europe, et enfin le développement de la protection sociale.

Dépasser l’impuissance des Etats-nations

Pour Daniel Cohn-Bendit, président du groupe des Verts au Parlement européen, il s’agit de « reconvertir notre économie destructrice en économie durable », d’instaurer de nouveaux rapports sociaux, de mettre en place « un pacte pour les générations futures ». La profession de foi d’Europe-écologie n’hésite d’ailleurs pas à évoquer l’impératif d’un « changement de civilisation ».

Dans son livre « Green Deal », Jean-Marc Nolley, chef de file des écologistes au Parlement belge, s’amuse du parallèle avec 1933. Il explique qu’à l’époque les grands travaux ont favorisé « la construction d’autoroutes, d’aéroports et de toilettes publiques ». Aujourd’hui les priorités sont « les transports publics, l’isolation, les énergies renouvelables, l’agriculture durable ».

Europe-écologie considère que « l’Union européenne est devant un choix historique », et qu’elle doit « envisager la perspective d’une Europe fédérale, seule à même de dépasser l’impuissance des Etats-nations ».