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Diplomatie arabe

Omar el-Béchir est au sommet de Doha

Article publié le 29/03/2009 Dernière mise à jour le 30/03/2009 à 10:28 TU

Omar el-Béchir est arrivé dimanche à Doha pour assister au sommet annuel de la Ligue arabe. Il a été accueilli par l’hôte du sommet, l’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani. Il s’agit du quatrième voyage à l’étranger du président soudanais depuis le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre au Darfour. Le président Moubarak sera, quant à lui, le grand absent de ce sommet. Il n'est pas d'accord avec la politique vis-à-vis de Karthoum.

Avec notre envoyé spécial à Doha, Guilhem Delteil

Le président soudanais Omar el-Béchir lors de son arrivée à Doha, le 29 mars 2009.(Photo: Reuters)

Le président soudanais Omar el-Béchir lors de son arrivée à Doha, le 29 mars 2009.
(Photo: Reuters)


Le jeu des pronostics a effectivement duré jusqu’au bout. Ce dimanche encore, un journal soudanais proche du gouvernement avait annoncé qu’Omar el-Béchir ne viendrait pas à Doha.

Mais des interrogations subsistaient, ici. Pourquoi le ministre soudanais des Affaires étrangères est-il effectivement rentré précipitamment à Khartoum, la nuit dernière, à l’issue des réunions préparatoires ? Il aurait été en effet assez logique que le chef de la diplomatie soudanaise mène la délégation de son pays, si Omar el-Béchir décidait de ne pas venir.

Les regards étaient donc tous tournés vers la passerelle officielle quand l’avion soudanais s’est posé sur le tarmac, où se trouvaient aussi les caméras de télévision. Quelques applaudissements ont été entendus dans la salle où se trouve la presse, quand Omar el-Béchir est apparu.

Le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi.

« Il est de notoriété publique que tous les pays du tiers-monde s'opposent à cette soi-disante Cour pénale internationale. »

30/03/2009 par Virginie Gomez



Seuls trois pays membres de la Ligue arabe qui ont ratifié le traité instituant la Cour pénale internationale se trouvent à Doha, et le Qatar n’en fait pas partie. Le Premier ministre qatari était d’ailleurs venu en personne à Khartoum apporter l’invitation au sommet au président Omar el-Béchir.

De plus, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a affirmé que les Etats membres de l’organisation n’arrêteront pas le président soudanais. Ce que pouvait craindre, en revanche, Omar el-Béchir, c’est en fait que son avion soit intercepté dans une zone aérienne internationale. La route la plus directe entre Khartoum et Doha passe, en effet, au-dessus de la mer Rouge, une zone où toute force armée peut voler.

Une autre présence remarquée, au 21e sommet arabe, est celle du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Il croisera le président soudanais qui n’en finit pas de braver la Cour pénale internationale (CPI). « Le soudan est un pays membre des Nations unies, alors que la CPI est un organisme judiciaire indépendant qui n’interdit pas à l’ONU de traiter avec la Soudan », se défend un fonctionnaire de l’ONU. Depuis le mandat émis contre lui par la CPI, le 4 mars dernier, le président Béchir effectue à Doha sa quatrième sortie après l’Erythrée, l’Egypte et la Libye. Le Soudan n’a pas ratifié le traité instaurant la CPI et c’est à ce titre que les dirigeants arabes, solidaires du président Omar el-Béchir, demanderont l’annulation du mandat de la CPI, selon un projet de résolution élaboré par les ministres des Affaires étrangères.
      

L'Egypte boycotte le sommet

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Le boycott du sommet arabe de Doha par le président Moubarak reflète la détérioration croissante des relations entre Le Caire et Doha. En tête du contentieux, la question soudanaise. Le Caire n’a pas apprécié que le lointain Qatar vienne s’ingérer dans les affaires d’un Soudan qui dépendait de l’Egypte jusqu’en 1956.

Pour le gouvernement égyptien, le Qatar a renforcé le président Béchir dans sa position jusqu’auboutiste. Le Caire souhaitait obtenir une plus grande flexibilité de Khartoum à l’égard du Darfour en contrepartie de son soutien. Mais voici que le Qatar a dépêché son Premier ministre à Khartoum pour dérouler le tapis rouge au président Béchir.

Le Caire n’a pas non plus oublié le mini-sommet de Doha qui avait réuni les faucons du monde arabe et le président iranien pour soutenir le Hamas au moment où l’Egypte cherchait à convaincre l’organisation islamiste d’accepter un cessez-le-feu.

Et puis il y a la chaîne satellitaire « Al Jazira » qui, selon le gouvernement égyptien, fait la part belle à l’opposition et surtout aux Frères musulmans.