Article publié le 30/03/2009 Dernière mise à jour le 30/03/2009 à 11:07 TU
C'est la première fois que la Chine fait preuve d'un tel activisme à l'approche d'une réunion du G20. La troisième puissance mondiale, secouée par la crise, s'est brutalement réveillée et n'a pas hésité à lancer l'idée d'une refonte du système financier international.
Le gouverneur de la Banque centrale de Chine a publiquement remis en cause la position du dollar, monnaie de réserve. Zhou Xiaochuan a plaidé pour l'adoption d'une nouvelle monnaie « supranationale », calculée sur la base d'un panier de devises et placée sous le contrôle du Fonds monétaire international. Pour la Chine, le monde doit s'affranchir de la domination du dollar soumis aux aléas de la politique américaine.
Cette proposition a été très mal accueillie à Washington et jugée peu réaliste par de nombreux experts. Même si la Chine a obtenu le soutien de nombreux pays émergents, elle n'est pas vraiment en mesure d'imposer ses idées. Elle ne dispose pas d'une monnaie convertible. Sa participation aux institutions financières internationales reste encore très limitée, même si elle détient les plus importantes réserves mondiales de devises.
Cet activisme s'apparente plutôt à une mise en garde aux Etats-Unis, soupçonnés d'abuser de la position du dollar. La Chine rappelle à Washington ses obligations et s'impose en tant qu'interlocuteur numéro un des Etats-Unis pour sortir de la crise. Tout cela fait dire à certains experts qu'on va surtout assister cette semaine à un dialogue bilatéral entre une Amérique affaiblie et une Chine incontournable, bien décidée à jouer son rôle de troisième puissance mondiale.