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Qatar

Les dirigeants arabes entre union et désunion

par  RFI

Article publié le 30/03/2009 Dernière mise à jour le 30/03/2009 à 21:29 TU

Le sommet de Doha s’est terminé lundi, le jour même de son ouverture, les dirigeants arabes ayant décidé d’écourter leurs travaux. Dans la déclaration finale, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé que les dirigeants arabes rejetaient le mandat d’arrêt de la CPI à l’encontre du président soudanais Omar el-Béchir. Ce sujet qui a dominé le sommet, a relégué au second plan les divergences profondes entre les pays membres, notamment sur le dossier palestinien.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, face aux chefs d'Etat arabes lors du sommet arabe à Doha, au Qatar, le 30 mars 2009.(Photo : AFP)

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, face aux chefs d'Etat arabes lors du sommet arabe à Doha, au Qatar, le 30 mars 2009.
(Photo : AFP)

 

Cette position anti-CPI de la Ligue arabe était attendue, tant les soutiens à Omar el-Béchir ont été nombreux tout au long de la journée. Dès le début, dans son discours d’ouverture, le président syrien, Bachar el-Assad, a demandé à ses pairs d’exprimer un soutien absolu au Soudan, soutien qui passe par un rejet catégorique du mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). La plupart des Etats membres estiment en effet que ce mandat d’arrêt ne permettra pas de rétablir la paix au Darfour.

Le chef de la délégation égyptienne a déclaré qu’il fallait œuvrer à une reprise du dialogue et que la CPI ne devrait se saisir du dossier qu’une fois que tous les autres recours auront échoué. Aucun n’est allé, en revanche, jusqu’à la position adoptée par le président des Comores, dont le pays a pourtant ratifié le traité qui institue la CPI. Ahmed Abdallah Sambi a officiellement et sérieusement proposé que le prix Nobel de la paix soit attribué à Omar el-Béchir. Ce serait, selon lui, une juste récompense pour ses efforts pour rétablir la paix au Darfour, ainsi qu’aux Comores.

Seule voix franchement discordante, celle du secrétaire général des Nations unies.Ban Ki-moon a demandé à Omar el-Béchir de revenir sur sa décision d’expulser treize organisations humanitaires internationales et de fermer trois autres organisations soudanaises.

La question palestinienne, éternelle pomme de discorde

Officiellement dédié à la réconciliation, ce sommet de Doha aura dès le départ été dominé par les profondes divergences qui subsistent entre les pays membres. Et c'est sur le dossier palestinien que la fracture est la plus nette. Soutien affiché du président Mahmoud Abbas, le chef d'Etat égyptien, Hosni Moubarak, a tout simplement refusé de se rendre à Doha pour éviter d'y rencontrer certains de ses homologues qui penchent en faveur des islamistes du Hamas.

Le roi d'Arabie Saoudite qui avait envisagé de boycotter le sommet a finalement fait le déplacement. Peut être le regrette-t-il après la violente diatribe du colonel Kadhafi à son encontre. Le souverain wahhabite s'est vu accusé d'être « un produit de la Grande-Bretagne et un protégé des Etats-Unis ». Il faudra toute la diplomatie de l'hôte du sommet pour que les deux hommes acceptent finalement de se rencontrer. Mais les points de désaccords demeurent.

Dans ce contexte, il est peu probable que le message du secrétaire général des Nations unies ait été entendu. Ban Ki-moon a appelé les pays arabes à oeuvrer pour une réconciliation entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, dont les principaux dirigeants vivent en exil en Syrie.

A l’issue du sommet, le Premier ministre irakien, Nouri al-Malki, a indiqué que son pays qui devait organiser le sommet arabe en 2010, avait décidé d’y renoncer pour des raisons « logistiques ». L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a finalement annoncé que la rencontre se déroulerait en Libye.