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Sommet du G20

Du nord au sud du continent africain, les effets de la crise

par Marie Joannidis

Article publié le 31/03/2009 Dernière mise à jour le 01/04/2009 à 09:09 TU

Le secteur minier en Afrique du Sud est particulièrement affecté par la crise économique. (Photo : DR)

Le secteur minier en Afrique du Sud est particulièrement affecté par la crise économique.
(Photo : DR)

Les économies de grande envergure et financièrement développées et ouvertes ont été les premières à être touchées par la crise, par le biais des marchés financiers (Afrique du Sud, Égypte) et des exportations (pétrole pour l’Algérie, le Nigeria et l’Angola, et minerais pour l’Afrique du Sud). Le Botswana a connu une forte baisse de la production industrielle, des recettes d’exportations et des recettes publiques. Ce pays s’est révélé hautement vulnérable, en raison de sa forte dépendance vis-à-vis de l’exportation de diamants (représentant 35 à 50 % des recettes publiques). La Tunisie, elle, a traversé toutes les étapes du ralentissement économique, depuis la contraction de la production industrielle et des exportations jusqu’à la diminution des recettes publiques et des réserves en devises. La spécialisation excessive dans les produits miniers s’est révélée plus catastrophique encore pour les pays dans lesquels la gouvernance est d’un niveau modeste et les institutions étatiques faibles, comme la RDC et la République centrafricaine, et des pays surtout agricoles comme l’Ethiopie ou le Kenya ont vu la diminution de leurs réserves en devises. Plusieurs pays ont pris des mesures d’incitation pour promouvoir la demande intérieure et la création d’emplois dont Maurice, le Nigeria, le Liberia, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Cap-Vert, l’Ouganda, le Soudan et la Tunisie.

Déficits et croissance : quelques chiffres

Selon un rapport sur l’impact de la crise sur les économies africaines, élaboré par le comité des ministres des Finances africains et des gouverneurs des banques centrales, le déficit  prévu des recettes d’exportations sera de l’ordre de 251 milliards de dollars en 2009 pour l’ensemble du continent, et atteindra 277 milliards de dollars en 2010, les pays exportateurs de pétrole enregistrant les plus grandes pertes (respectivement 200 et 220 milliards de dollars). Le déficit prévu des recettes d’exportations sera, selon un rapport sur l’impact de la crise sur les économies africaines, élaboré par le comité des ministres des Finances africains et des gouverneurs des banques centrales, de l’ordre de 251 milliards de dollars en 2009 pour l’ensemble du continent, et atteindra 277 milliards de dollars en 2010, les pays exportateurs de pétrole enregistrant les plus grandes pertes (respectivement 200 et 220 milliards de dollars). Les exportations diminuant plus rapidement que les importations, la balance commerciale se détériorera dans la plupart des pays. Les exportations pour 2009 et 2010 ont été révisées à la baisse de 40 %. En conséquence, après avoir enregistré un excédent global confortable de l’ordre de 2,7 % du PIB aussi bien en 2008 qu’en 2007, le continent devrait afficher un déficit global de 4,3 % du PIB en 2009.

Selon les estimations, pour atteindre les taux d’investissement requis pour juste maintenir la croissance d’avant-crise en Afrique, il faudrait mobiliser des ressources additionnelles de l’ordre de 50 milliards de dollars en 2009 et de 56 milliards de dollars en 2010. Pour accroître l’investissement de façon à le porter au niveau requis pour accélérer la croissance et garantir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il faudrait des ressources additionnelles de l’ordre de 117 milliards de dollars en 2009 et de 130 milliards de dollars en 2010.