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Sommet du G20

Une veillée d’armes diplomatique très chargée

par  RFI

Article publié le 01/04/2009 Dernière mise à jour le 01/04/2009 à 16:14 TU

Avant le sommet de jeudi à Londres, c’est aujourd’hui la journée de la diplomatie et des derniers réglages. La star de ces deux jours, c'est le président américain Barack Obama, arrivé hier soir à Londres. Il a rencontré ce matin le Premier ministre britannique Gordon Brown. Barack Obama devait aussi rencontrer dans la journée les présidents russe Dmitri Medvedev et chinois Hu Jin Tao. On peut aussi citer, côté français, la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, la chancelière allemande. Mais aussi, parce que c’était loin d’être acquis, une rencontre entre le président français et son homologue chinois. En résumé, aujourd'hui on discute - et pas seulement à propos du G 20 - et demain on décide.

Le président américain, Barack Obama (d) et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, lors d'une conférence de presse à Londres, ce mercredi 1er avril 2009.(Photo : Reuters)

Le président américain, Barack Obama (d) et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, lors d'une conférence de presse à Londres, ce mercredi 1er avril 2009.
(Photo : Reuters)


Il est assez logique que Barack Obama, le dirigeant le plus puissant de la planète rencontre l'hôte du sommet Gordon Brown. Mais les enjeux vont au delà. Car les Américains et les Britanniques sont sur la même ligne pour ce sommet. Il faut se mobiliser, la crise est mondiale, il faut donc rester unis, et le meilleur remède pour relancer l'économie, même si ce n'est pas le seul, c'est de pratiquer une relance budgétaire pour encourager la consommation.

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Face à cet axe américano-britannique, il existe un front franco-allemand. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ne s'estiment pas satisfaits de l'avant-projet de déclaration finale du sommet. Ils mettent, eux, l'accent sur la nécessité de réformer concrètement, par des mesures précises, le système financier international, un meilleur encadrement des institutions financières et bancaires, une véritable transformation du statut des paradis fiscaux notamment, et trouvent que Londres et Washington sont trop généraux, trop « mous » pourrait-on dire, sur ces sujets.

D'où les déclarations musclées de Nicolas Sarkozy avant de prendre le train Eurostar pour Londres : je ne vais pas à Londres « pour faire de la figuration », si le texte final ne convient pas, « je ne le signerai pas », a déclaré le président de la république.

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Et ce mercredi matin, Gordon Brown et Barack Obama ont cherché à calmer les choses. Gordon Brown a déclaré : « Je suis sûr que M. Sarkozy restera jusqu'au bout ». Barack Obama a estimé, lui, qu'il fallait éviter le conflit et les drames. Le dirigeant français appréciera.

Que souhaite le président français ?

Nicolas Sarkozy veut éviter un sommet qui se termine par une liste de bonnes intentions, sans rien de contraignant et de concret. L'effet, pense-t-il, serait désastreux. Il veut des engagements clairs et précis. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner fait également monter la tension quand il explique que les discussions de Londres seront rudes. Il existe clairement une stratégie française, partagée par les Allemands, de ne pas se laisser imposer la loi anglo-saxonne en quelque sorte, d'insister pour que les pays émergents et les pays en développement ne soient pas oubliés. Les plus importants d'entre eux seront à Londres, l'Inde, la Chine, le Brésil. Nicolas Sarkozy s'est entretenu dans la matinée à Paris avec le président brésilien Lula.

Il existe chez le président français une réelle volonté d'être ferme, ce qui pose un problème à Barack Obama : le chef de la Maison Blanche déclare que les Etats-Unis ne sont plus l'unique puissance dirigeante, politiquement et économiquement. Les Européens répondent : «c’est exact, et donc, écoutez nos solutions, écoutez le reste du monde». Le Premier ministre britannique aurait déclaré, selon l'Elysée, que la France et la Grande-Bretagne étaient d'accord pour une plus grande régulation financière. La voie de sortie, et c'est sans doute ce qui sera fait, pourrait être de conjuguer de manière complémentaire les deux approches : relance plus régulation.

La France renoue avec la Chine

L’information est tombée dans la matinée. Nicolas Sarkozy pourrait rencontrer dans la journée, ou plus probablement demain à Londres, le Président chinois Hu Jin Tao. On le murmurait depuis quelques jours, mais désormais c’est acquis. A quel prix ? C’est toute la question. Il semble que pour renouer les liens avec Pékin, Paris aille assez loin dans les concessions. Selon le communiqué publié par le Quai d'Orsay, « la France mesure pleinement l'importance et la sensibilité de la question du Tibet pour Pékin, elle s'en tient à la politique d'une seule Chine et à sa position selon laquelle le Tibet fait partie intégrante du territoire chinois. Paris récuse tout soutien à l'indépendance du Tibet sous quelque forme que ce soit. »

A lire aussi, le pessimisme des éditorialistes américains sur les chances de succès du G20, dans la Revue de presse des Amériques de Sylvain Biville.

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