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Economie

Du noir au blanc : la liste des paradis fiscaux selon l'OCDE

par Marie Dupin

Article publié le 03/04/2009 Dernière mise à jour le 03/04/2009 à 21:36 TU

Le G20 de Londres s'est terminé sur un consensus général, y compris sur les paradis fiscaux. Dans leur communiqué final les dirigeants du G20 estiment que « le secret bancaire est révolu » et ils se disent prêts à prendre des sanctions contre les centres financiers non coopératifs. Dans la foulée, l'OCDE qui regroupe les pays les plus riches de la planète, a publié une nouvelle liste des pays considérés comme des paradis fiscaux.
Andorre fait partie de la liste « grise » de l'OCDE.( Photo : AFP )

Andorre fait partie de la liste « grise » de l'OCDE.
( Photo : AFP )

Il existe désormais trois listes de l’OCDE : une noire, une grise et une blanche. La liste noire des paradis fiscaux comptait au départ quatre pays : Le Costa Rica, la Malaisie, les Philippines et l'Uruguay avant que ce dernier ne soit retiré de la liste ce vendredi sur décision de l'OCDE. 

Ce sont des juridictions qui sont considérées comme non coopératives par l’organisation de coopération et de développement économique. Selon cette instance, les trois juridictions ne se sont jamais engagées à respecter les standards de l’OCDE en matière d’échange d’information fiscale.

A l’autre extrémité on trouve une liste blanche, celle des pays dits vertueux. On y trouve en vrac les îles anglo-normandes, comme Jersey et Guernesey, qui ont la réputation d’être des paradis fiscaux dépendants de la couronne britannique, la Chine mais aussi la France ou encore l'Italie. Pour Pascal de Saint Amans de l’OCDE, « même si les îles anglo-normandes ont encore beaucoup de progrès à faire, elles communiquent déjà des informations fiscales à d’autres pays.

Liste grise

Les paradis fiscaux les plus connus, eux, échappent à la liste noire. Les îles Caïman, la Suisse, le Luxembourg, Monaco, Andorre ou encore le Lichtenstein sont sur une liste dite « grise ». Cette dernière compte 38 noms de centres financiers offshores qui ont pris des engagements en matière de transparence mais qui ne les ont pas encore appliqués. Pour l'instant, ces pays ne sont pas directement visés par des sanctions, mais l'OCDE assure que « s'ils ne tiennent pas leurs promesses il y aura des mesures de rétorsion ».

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Les pays qui sont sur cette liste et qui avaient donné ces dernières semaines des gages de bonne volonté pour éviter d’être stigmatisés lors du G20 n’ont pas vraiment apprécié le procédé. Le ministre belge des Finances Didier Reynders par exemple estime qu’il n’est « pas agréable » de figurer sur la liste « grise » des pays peu coopératifs. Quant au Premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker, il trouve « le traitement qui est réservé à certains Etats un peu incompréhensible ».

Réactions

Si les opposants aux paradis fiscaux apprécient la publication d'une liste ils estiment que le résultat final relève d'un compromis diplomatique où chacun protège ses territoires. Pour Jean Merckaert, du CCFD-Terre Solidaire, « cette liste est le fruit d’un compromis diplomatique, car chaque pays du G20 a veillé à protéger ses dépendances ». Les ONG ne comprennent pas pourquoi le Delaware, un petit Etat américain qui héberge le siège de plus de 40% des entreprises cotées à la Bourse de New York, ne figure sur aucune liste. « C’est toujours mieux que les trois noms qui restaient sur l’ancienne liste de l’OCDE, mais le fait de mettre Jersey, la Barbade ou l’île Maurice sur la liste blanche et d’épargner Hong-Kong, la City de Londres ou l’Etat du Delaware aux Etats-Unis enlève toute crédibilité à l’exercice », poursuit Jean Merckaert.

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