par RFI
Article publié le 05/04/2009 Dernière mise à jour le 06/04/2009 à 04:30 TU
Le président américain Barack Obama lors de son discours public au Square Hradcansky, à Prague, le 5 avril 2009.
(Photo : AFP)
Obama propose un monde « sans armes nucléaires »
Dans une allocution prononcée en plein air devant quelque 30 000 personnes rassemblées dimanche 5 avril 2009 à Prague, Barack Obama a exprimé avec force son espoir d'un monde « sans armes atomiques ». Pour lui, les Etats-Unis doivent montrer l'exemple en ratifiant le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT). Ce traité, déjà ratifié par 148 pays, n'entrera en vigueur que lorsqu'il l'aura été par les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, le Pakistan, Israël, l'Iran, l'Egypte, l'Indonésie et la Corée du Nord.
Le président américain s'est efforcé aussi de rassurer la République tchèque et la Pologne, qui s'inquiètaient de voir l'administration américaine renoncer au projet de bouclier antimissile européen, au moment même où Washington cherche à se rapprocher de la Russie et à renouer le dialogue avec l'Iran. Barack Obama a affirmé que la raison d'être du bouclier disparaîtra le jour où la menace nucléaire iranienne ne sera plus d'actualité.
Une planète sans armes nucléaires |
Avec notre envoyé spécial à Prague, Les grandes lignes de la posture stratégique américaine, telles qu’énoncées ici par Barack Obama, marquent une vraie rupture avec le passé récent de son pays. D’abord la lutte contre la prolifération nucléaire, quelque peu escamotée pendant les années Bush au profit du combat contre le terrorisme international, refait surface sur un pied d’égalité avec celui-ci. Cet objectif est aussi politique que technique car il ne s’agit pas seulement de tenter de trouver, de recenser et de neutraliser les stocks accumulés par la défunte Union soviétique, il faudra aussi amener à bien plus de transparence le Pakistan, l’Inde et Israël. Les pays tentés par le nucléaire civil devront, de façon vérifiable, adopter la technologie la plus récente qui restreint fortement le risque qu’elle serve au nucléaire militaire. Et Barack Obama de proposer la création d’une banque du combustible nucléaire, chargé de reprendre aux Etats celui de qualité militaire et de distribuer celui à utilisation civile. On devrait lancer cette opération de désarmement à l’occasion d’un sommet à Washington l’année prochaine. Pour le président des Etats-Unis, l’objectif n’est rien moins qu’une planète sans armes nucléaires.
Correspondance de Prague : Obama sur le bouclier antimissile« Le président américain a dit que le bouclier antimissile... serait toujours d’actualité... s’il devait être prouvé techniquement efficace et si l’Iran devait continuer à constituer une menace nucléaire potentielle.»
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Climat : Barack Obama promet d'agir
Dans son discours au cours du sommet Union européenne - Etats-Unis, Barack Obama a promis que son pays allait désormais s'atteler à bras le corps au problème du réchauffement climatique. Il a même promis, aux antipodes de son prédécesseur George Bush, que les Etats-Unis allaient désormais « pendre la tête » de cette lutte pour la sauvegarde de la planète.
« A Prague, Barack Obama a promis que son pays était prêt à prendre la tête des efforts visant à lutter contre le réchauffement climatique. »
Obama plaide pour l'entrée de la Turquie dans l'UE
Avant son départ pour la Turquie, dernière étape de sa tournée européenne, le président américain s’est prononcé en faveur de son adhésion à l'Union européenne, expliquant que c'est le moyen d'ancrer fermement ce pays musulman dans la sphère européenne.
« Dans le monde, les Etats-Unis et l'Europe doivent traiter les musulmans comme des amis, des voisins, des partenaires dans la lutte contre les injustices, l'intolérance et la violence. »
Sarkozy redit son hostilité à l'entrée de la Turquie dans l'UE
Le président français Nicolas Sarkozy a immédiatement réitéré son opposition sur ce point de discorde entre les 27 membres de l'Union européenne.
« J'ai toujours été opposé à l'entrée de la Turquie et je le reste. »
Un nouveau départ pour les relations transatlantiques |
Avec notre envoyé spécial à Prague, Le sommet UE-Etats-Unis représente incontestablement un nouveau départ dans les relations transatlantiques, plutôt malmenées tout au long des années Bush. Barack Obama, dont la popularité de ce côté-ci de l’Atlantique rappelle celle d’un Clinton ou d’un Kennedy, aura fait des concessions non négligeables à ses partenaires européens. D’une part, il est rejoint, en très grande partie, sur les défis que pose le changement climatique, ainsi que sur la mobilisation nécessaire pour y faire face. D’autre part, il élève la lutte contre la prolifération nucléaire au rang de priorité stratégique, au même titre que le combat contre le terrorisme international. Sa vision d’une planète débarrassée à jamais des armes nucléaires aura pris à contre-pied les pacifistes qui manifestent ces jours-ci contre sa présence. A contrario, son insistance à promouvoir l’adhésion de la Turquie à l’UE et à maintenir le projet de bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque suscite une réelle désapprobation de la part de la plupart des gouvernements européens et de leurs opinions. Mais les relations entre Etats, c’est aussi affaire de symbole, d’affichage, de charisme et, là, le mieux est évident. |
A écouter
« Même si le zèle du candidat à se distancer de l'islam pendant sa campagne lui a valu quelques rancoeurs dans le monde musulman, il utilise la diversité de son parcours personnel pour s'en rapprocher. »
06/04/2009