par Catherine Ninin
Article publié le 06/04/2009 Dernière mise à jour le 06/04/2009 à 15:06 TU
En ce 6 avril 1994, les Rwandais vaquent à leurs occupations. La nuit est tombée sur Kigali lorsque soudain, vers 20h30, une explosion retentit du côté de l’aéroport. Un jet de lumière pourfend le ciel. L’avion qui transportait les présidents rwandais et burundais qui rentraient d’Arusha, vient d’être abattu par deux missiles sol-air. L’engin s’est écrasé dans les jardins de la résidence présidentielle, tous les occupants de l’appareil, y compris l’équipage français, ont péri dans l’attentat.
Un enchaînement de violence
Les habitants de la capitale ne l’apprendront que quelques heures plus tard par la Radio des 1000 collines, qui, très vite, accuse le FPR, le Front patriotique rwandais de Paul Kagamé, l’actuel chef de l’Etat. Mais déjà les armes crépitent du côté de l’aéroport et de la garde présidentielle et les premiers Tutsis sont tués. A l’aube, c’est au tour de plusieurs membres du gouvernement de transition d’être assassinés, dont le Premier ministre hutu, Agathe Uwilingiyimana.
Document d'archive
« Les tirs nous obligent à rester enfermés. Les civils vivent dans un climat de peur. Ils subissent les conséquences de la mort du chef de l'Etat alors qu'ils n'y sont pour rien. »
Les dix casques bleus belges chargés de sa protection seront à leur tour exécutés au camp militaire de Kigali. Un assassinat qui a pour conséquence le départ du contingent belge de la Minuar. La communauté internationale abandonne le Rwanda qui sombre dans le génocide.
« L'explosion, je l'ai vue de loin... on n'a su que vers 22h que l'avion présidentiel avait été abattu... le matin du 7, on a su par la radio que certains membres du gouvernement de transition avaient été tués... »
06/04/2009