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Pérou

Verdict attendu dans le procès d'Alberto Fujimori

Article publié le 07/04/2009 Dernière mise à jour le 07/04/2009 à 03:59 TU

La justice péruvienne rend ce mardi son verdict dans le procès de l'ancien chef d’Etat Alberto Fujimori, 70 ans, jugé pour violations de droits de l'homme suite aux massacres commis au début des années 90 dans le cadre de la lutte contre les guérillas de gauche. L'ambiance est crispée à Lima avant la décision de la justice. Les partisans de Fujimori, comme les proches de victimes mortes sous sa présidence, ont appelés chacuns de leur côté à des rassemblements, ce mardi. 10 000 policiers sont placés en état d'alerte dans la capitale péruvienne. Et le chef de l'Etat, Alan Garcia, a appelé au respect du jugement quel qu'il soit. La justice rend sa décision au terme d'un an et quatre mois de procès. La défense demande l'acquittement, l'accusation réclame 30 ans de réclusion.

Alberto Fujimori devant ses juges, le 3 avril 2009 à Lima.(Photo : Reuters)

Alberto Fujimori devant ses juges, le 3 avril 2009 à Lima.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondante à Lima, Chrystelle Barbier

Cent cinquante-neuf audiences, quatre vingt-dix témoins, cinq cents documents, à eux seuls les chiffres suffisent à se rendre compte de la complexité du procès qui se déroule sous haute sécurité depuis seize mois aux portes de Lima.

Un procès historique. C’est la première fois, au niveau mondial, qu’un ancien chef d’Etat est jugé pour violation des droits de l’homme par la justice de son pays. L’ancien président est ainsi accusé d’être l’auteur intellectuel du meurtre de vingt-cinq personnes assassinées sous son régime par un escadron constitué de militaires. Des crimes qui remontent au début des années quatre-vingt-dix, alors que le Pérou vivait dans la terreur causée par la guérilla maoïste du Sentier lumineux.

Un procès exemplaire

Le ministère public accuse donc Alberto Fujimori d’avoir été au courant de l’existence de cet escadron et d’avoir cautionné ses exactions au nom de la lutte antiterroriste. Des arguments que rejette en bloc l’accusé qui clame son innocence et crie au manque de preuves.

Jusque-là aucune des parties ne s’est plainte du tribunal dont la conduite du procès a été jugée exemplaire en tout point. Un tribunal responsable du jugement en première instance dans lequel Alberto Fujimori risque jusqu’à trente ans de prison.